Lauréat d'un Prix des collectivités durables 2024 de la FCM dans la catégorie d'actifs naturels

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27 zones d’essai sur 500 mètres de littoral  

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4 différents types de sédiments/profondeurs  testés 

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5 traitements différents du littoral pour le contrôle de l’érosion et l’atténuation des vagues testés 

Résumé

La Ville de Surrey savait que le risque d’inondation et d’érosion de son littoral augmentait et voulait donc explorer des solutions à long terme fondées sur l’utilisation d’actifs naturels afin de protéger les infrastructures côtières essentielles et accroître la biodiversité. Mené en collaboration avec la Première Nation Semiahmoo et la Ville de Delta, le projet pilote de mise à l’essai d’une digue vivante à Mud Bay a remporté le Prix des collectivités durables de 2024 dans la catégorie Actifs naturels grâce à une approche novatrice de l’élaboration et de la mise à l’essai de techniques qui protègent la nature et les personnes tout en renforçant la résilience climatique.

Contexte

À l’extrémité sud de la région métropolitaine de Vancouver, Surrey, Delta et la Première Nation Semiahmoo partagent un littoral qui est de plus en plus exposé aux inondations et à l’érosion en raison des répercussions des changements climatiques et de l’élévation du niveau de la mer. Adoptée en 2019, la Stratégie d’adaptation aux inondations côtières de Surrey décrit les défis liés aux inondations auxquels la municipalité fait face — environ 20 % de ses terres sont des plaines inondables côtières— et les diverses mesures qu’elle va prendre pour atténuer les risques.

Le défi

L’infrastructure près de Mud Bay comprend une autoroute internationale, un chemin de fer d’importance nationale et des réseaux régionaux d’électricité et d’égout. Ces actifs ainsi que les fermes et autres propriétés à proximité devaient être protégés contre le risque croissant d’inondation. Les solutions proposées devaient :  

  • dissiper l’énergie des vagues;
  • enrichir la zone intertidale avec des sédiments;
  • favoriser un environnement riche en nutriments pour les espèces côtières;
  • respecter les normes de sécurité relatives aux inondations.

Les autres défis à relever comprenaient :

  • Diminution de la capacité des structures dures existantes à faire face au risque accru d’inondation et d’érosion. Par exemple, la Stratégie d’adaptation aux inondations côtières prédit que les inondations futures submergeront ou briseront de plus en plus fréquemment le vaste réseau de digues terrestres de Surrey. 
  • Réduction de l’habitat faunique et de la biodiversité, en partie en raison de l’installation de barrières anti-inondation.

L’approche

La gestion des actifs naturels est une stratégie qui met en œuvre des ressources naturelles pour atteindre un objectif, par exemple la prestation de services durables à faible coût tels que la purification de l’eau, l’entretien de la qualité de l’air et, dans le cas présent, la régulation des inondations.

Dans le cadre de ce projet, la Ville de Surrey a créé une digue vivante sous la forme d’une pente progressive et surélevée pour aider les marais naturels à faire face à l’élévation du niveau de la mer.

La Ville a commencé par mettre en œuvre un projet pilote qui mettait à l’essai diverses stratégies de résilience aux inondations sur un tronçon de 500 mètres de littoral, notamment :

  • plantations groupées et espacées;
  • quatre types et profondeurs de sédiments différents;
  • cinq traitements différents du littoral tels que des coquilles d’huîtres dans des filets en polymère biodégradable.

La Ville a élaboré ces stratégies avec plusieurs partenaires, dont la Ville de Delta, la Première Nation Semiahmoo et le Conseil national de recherches du Canada afin d’assurer une diversité d’idées et d’approches. Une étroite collaboration avec la Première Nation Semiahmoo a permis d’assurer la prise en compte des savoirs traditionnels et du patrimoine culturel ainsi que la contribution des titulaires de droits à l’élaboration du plan final. Par exemple, la Première Nation Semiahmoo a travaillé en étroite collaboration avec des scientifiques et des chercheurs afin de partager ses connaissances traditionnelles et d’analyser leurs travaux.  

L’inclusion de scientifiques est un autre élément clé de ce projet. Les chercheurs et chercheuses ont effectué des travaux sur le terrain, installé des instruments et élaboré des modèles pour évaluer l’efficacité des mesures prises. De plus, de nombreux étudiants et étudiantes des cycles supérieurs ont réalisé leur thèse sur le projet. Non seulement ces collaborations contribuent à la prise de décisions fondées sur des données probantes, mais elles offrent des possibilités d’apprentissage au-delà de la portée du projet et permettent d’adopter une approche qui intègre à la fois l’écologie et l’ingénierie.

« Ce qui est satisfaisant, c’est qu’il s’agit d’une approche ascendante qui a mené à cette nouvelle façon de protéger le littoral au moyen d’infrastructures naturelles, et c’est quelque chose que la collectivité voulait vraiment. » 

– Matt Osler, ingénieur principal de projet, Ville de Surrey

Résultats actuels et prévus

Ce projet contribue à faire évoluer les lignes directrices nationales sur la gestion des risques d’inondation et d’érosion côtières, et constitue un exemple à suivre pour d’autres administrations locales. Voici quelques-uns des résultats actuels et prévus :

Domaine environnemental :

  • Augmentation du stockage du carbone atmosphérique en raison de la restauration des marais salés, qui sont d’importants puits de carbone. 
  • Résilience accrue du littoral aux inondations. 
  • Amélioration de la biodiversité grâce à la restauration de l’habitat des oiseaux, des phoques, du saumon et d’autres espèces marines. 
  • Amélioration de la circularité et réduction des déchets grâce à l’utilisation de déchets biodégradables comme les coquilles d’huîtres dans la création de barrières littorales. 
  • Collecte de données sur l’efficacité de diverses techniques pour fournir des avantages à long terme dans le cadre de la stratégie globale de la région visant à s’adapter à l’élévation du niveau de la mer jusqu’en 2100, dont le coût total est estimé à 9,5 milliards de dollars.

Domaine économique :

  • Création d’emplois stables et de qualité.
  • Partenariats actifs avec les communautés autochtones conçus pour favoriser la résilience et l’autonomisation économiques à long terme.  
  • Accroissement de l’équité au sein de la communauté grâce à l’approvisionnement social et au soutien des entreprises locales. 
  • Réduction du risque de coûts liés aux futures inondations.

Domaine social :

  • Amélioration de l’accès du public aux espaces verts et aux activités récréatives connexes. 
  • Sécurité publique accrue en cas d’inondation. 
  • Amélioration des relations entre les Autochtones et les collectivités avoisinantes grâce à une approche collaborative.

Leçons apprises

Ce projet a fait ressortir l’importance de la souplesse dans la conception et la mise en œuvre. La surveillance des actifs naturels a révélé des occasions d’ajustement et d’adaptation qu’il a fallu gérer efficacement afin d’accroître l’efficacité de ces actifs.

Ce projet a également démontré la valeur de la collaboration inclusive. La collaboration avec un large éventail de partenaires a mené à une plus grande variété de points de vue et d’idées, ce qui a abouti à des solutions plus robustes et plus résilientes, avec un soutien et un investissement plus solide des parties prenantes.

Prochaines étapes

Le projet de digue vivante de Mud Bay en est actuellement à une phase de gestion adaptative au cours de laquelle le personnel évalue l’efficacité du site pilote. L’équipe vérifie notamment les taux de survie des plantes, l’efficacité du contrôle de l’érosion ainsi que la densité et la santé de la végétation dans les zones d’essai. Elle est également en train d’élaborer des plans d’urgence et d’améliorer la robustesse de la conception pour anticiper les phénomènes météorologiques extrêmes futurs, et cherche des sources de financement supplémentaires pour assurer la longévité du projet. Le succès de ce projet éclairera les futures initiatives ayant des objectifs semblables.

Citations

« L’avantage d’investir dans un actif naturel, c’est qu’il s’adapte mieux au changement au fil du temps. » 

– Matt Osler, ingénieur principal de projet, Ville de Surrey

« En fin de compte, nous devons accélérer l’adaptation. Lorsque plusieurs organisations sont réunies autour d’un même projet, tout le monde avance plus vite parce que l’on augmente notre capacité globale à mener à bien ce projet. » 

– Matt Osler, ingénieur principal de projet, Ville de Surrey

Ressources en vedette

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