Résumé
Alors que les municipalités s’efforcent de réduire leur empreinte carbone, l’énergie consommée par les bâtiments municipaux présente un important potentiel d’économies. À Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le Centre Arthur J. Leblanc, qui était l’installation municipale la plus énergivore, constituait un bon point de départ. Le personnel a commandé une étude des stratégies disponibles pour rendre le bâtiment plus écoénergétique et a découvert un ensemble de moyens permettant de réduire ses émissions atmosphériques de plus de 45 %.
Contexte
Située dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, Dieppe compte environ 28 000 habitants, ce qui en fait la quatrième plus grande ville de la province et la plus grande ville francophone du Canada en dehors du Québec. Selon son plan stratégique, la Ville de Dieppe compte se développer en misant sur une croissance responsable, c’est-à-dire en tenant compte des risques climatiques et d’une gestion équilibrée des actifs dans sa planification de projets de rénovation conformes à un développement durable à long terme.
Le réseau électrique du Nouveau-Brunswick a une grande empreinte carbone, car son électricité est principalement produite à partir de combustibles fossiles. C’est pourquoi la rénovation écoénergétique peut entraîner une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre.
Le Centre Arthur J. Leblanc a été construit en 1972, puis rénové en 2002 pour y ajouter une patinoire de dimension olympique. Il s’agit de l’un des deux arénas de Dieppe, et il accueille de nombreuses activités sportives, comme le hockey, la ringuette et le patinage artistique et de vitesse, en plus d’activités estivales comme le hockey-balle et les sports de gymnase.
À la suite d’une évaluation de l’ensemble des installations municipales, la Ville a conclu qu’il s’agissait du bâtiment municipal le plus énergivore de Dieppe et qu’il présentait donc le meilleur potentiel de réduction de la consommation d’énergie.
Défi
Les infrastructures municipales vieillissantes ont souvent besoin de rénovations générales et de réparations majeures, mais les restrictions budgétaires imposent souvent au personnel de morceler les projets et de résoudre les problèmes au gré de leur apparition plutôt que de planifier un projet global à long terme.
La Ville voulait adopter une approche plus stratégique de ses rénovations en y intégrant des mesures écoénergétiques. La municipalité voulait faire du Centre Arthur J. Leblanc un bâtiment carboneutre, mais elle ignorait quelles mesures seraient les plus efficaces pour atteindre ses cibles en matière d’émissions. Plus précisément, elle voulait savoir à quel point un système de récupération de la chaleur permettrait de réduire la consommation d’énergie du bâtiment. L’objectif était de créer un plan complet pour rendre le centre plus écoénergétique au fil du temps, au moyen de divers ajouts et rénovations.
Approche
La municipalité a d’abord entrepris des consultations publiques et des études pour connaître la consommation d’énergie du centre et cerner des moyens pour la réduire. Toutes les suggestions ont été analysées selon trois critères : le développement durable, le coût et la qualité des services.
L’étude de faisabilité a mesuré le potentiel d’un système de récupération de la chaleur qui ferait appel à la chaleur dégagée par le système de réfrigération pour chauffer le bâtiment. Des experts-conseils ont estimé le coût et les bénéfices d’un tel projet de rénovation. L’étude a aussi porté sur diverses autres mesures de conservation d’énergie, dont les suivantes :
- un système de commande de pointe;
- l’amélioration des protocoles d’entretien;
- une amélioration du système de réfrigération pour qu’il soit conforme aux normes actuelles.
Résultats
L’étude de faisabilité a été une réussite.
- Elle a démontré que des gains écoénergétiques importants pouvaient résulter d’améliorations structurelles apportées au Centre.
- Elle a permis à la Ville de très bien comprendre les divers moyens pouvant lui permettre d’atteindre ses objectifs.
Citation
« Nous avons été étonnés de voir toute l’énergie qui pouvait être tirée du système de réfrigération. »
– Rémi Comeau, spécialiste en bâtiment, Ville de Dieppe
Avantages
L’étude de faisabilité a non seulement permis au personnel de faire un choix éclairé quant aux améliorations écoénergétiques, mais a aussi ciblé des moyens pour rendre ces rénovations encore plus bénéfiques pour la collectivité.
En plus d’accroître l’efficacité énergétique, certaines mesures ont pour effet d’améliorer le confort et le plaisir des usagers grâce à un meilleur contrôle de l’éclairage et de la température ambiante.
Dans le cadre de ce projet, la Ville prévoit aussi créer un fonds vert : les économies réalisées découlant de la baisse de la consommation d’énergie seront versées dans ce fonds, qui servira à financer les projets de rénovation écoénergétique d’autres installations municipales. Ultimement, ces projets seront autofinancés.
Prochaines étapes
Compte tenu des diverses options d’efficacité proposées et du soutien apporté par un financement additionnel du FMV, la Ville a élaboré un projet d’immobilisations nommé Vers Net Zéro. Ce projet regroupe 17 stratégies visant à rénover et à améliorer le bâtiment et ses systèmes. Son objectif suprême est de réduire la consommation énergétique du centre de 44 % et ses émissions de gaz à effet de serre de 46 %.
Ce projet d’immobilisations a été soumis en août 2021, et son financement a depuis été approuvé. Les travaux sont en cours, et plusieurs étapes ont déjà été franchies. La majeure partie de l’éclairage du centre a été converti aux DEL écoénergétiques, certaines portes ont été améliorées et l’installation de la thermopompe est en cours. Des panneaux solaires seront installés au cours de l’été, et le projet de rénovation devrait être achevé à l’automne 2023.