Découvrez les initiatives environnementales exceptionnelles qui ont reçu les Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans cinq catégories.

Les lauréats de cette année font preuve de vision, de leadership et d'engagement envers les pratiques durables, tout en apportant des avantages sociaux et économiques à leurs communautés. De l'Île-du-Prince-Édouard à l'Alberta, des projets de gestion des actifs naturels à la rénovation des bâtiments de loisirs, tout le monde a quelque chose à apprendre. 

Découvrez le contexte, le défi, l'approche, les obstacles, les retombées et les prochaines étapes de chaque projet.

Gestion des actifs naturels :

Atténuation des changements climatiques :

Matières résiduelles :

Rénovation des logements abordables :

Rénovation des bâtiments de loisirs :

Les lauréats ont présenté leurs projets à la Conférence sur les collectivités durables (CCD) 2023. Voir toutes les présentations des lauréats sur la chaîne YouTube de la FCM.

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de l’atténuation des changements climatiques

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Sommaire

Dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport et d'offrir des options de transport plus équitables, un groupe de municipalités de la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et la Régie intermunicipale des transports Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine (RÉGÎM) se sont associés pour créer TCiTé. Ce projet de mobilité partagée vise à atténuer le besoin de véhicules privés en utilisant la technologie MaaS (Mobility as a service), afin d’offrir des voitures et des vélos électriques (VÉ) en libre-service, des services de taxi et d'autres options de transport, et comprend l'achat de véhicules électriques par la municipalité. Jusqu'à présent, le projet s'est révélé prometteur en tant que moyen d’abaisser les émissions et les coûts de carburant tout en favorisant l'électrification et des moyens de transport plus collectifs.

Contexte

Situées dans le Québec atlantique, la péninsule de Gaspé et les Îles-de-la-Madeleine forment une seule région administrative qui compte une population d'environ 90 000 personnes réparties sur plus de 20 000 kilomètres carrés. La majorité des résidents vivent à plus de trois kilomètres des services essentiels tels que les épiceries et les prestataires de soins de santé. La région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine est desservie par l'organisme de transport RÉGÎM, qui exploite un certain nombre de lignes de transport en commun ainsi que des options de transport accessibles.

Le défi

Malgré la prévalence des véhicules privés dans la région, il existe toujours une demande pour d’autres options de transport, non seulement pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour offrir des solutions aux personnes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas se déplacer avec leur propre voiture, notamment les jeunes, les personnes âgées, les résidents à faible revenu et les personnes qui ne peuvent pas conduire.

Afin d’aider à desservir cette population et à abaisser l'empreinte carbone de la région, la RÉGÎM et un groupe de municipalités locales (Gaspé, Carleton-sur-Mer, Chandler, Grande-Rivière, Maria et Les Îles-de-la-Madeleine) étaient à la recherche de solutions novatrices en vue d’élargir leur offre de transport durable et réduire le besoin de véhicules privés tout en rapprochant la communauté.

L’approche

En 2019, le groupe a lancé le projet de transport TCiTé. L’objectif consistait à trouver des moyens de rendre les options de transport plus durables. L'un des principaux aspects de cette démarche était de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de la région associées au transport, mais on avait également en tête de dynamiser et de revitaliser les collectivités et les centres-villes. On espérait également que la réduction du besoin et de l'utilisation de véhicules contribue à accroître les revenus disponibles et, par conséquent, à enrichir les collectivités.

Après avoir réalisé des études de faisabilité, le groupe a décidé de lancer rapidement un projet pilote pour améliorer la disponibilité des transports dans la région. Trouver des moyens d'utiliser la technologie pour rendre l'ensemble du système plus intelligent était une priorité absolue, tout comme l'accent mis sur l'économie du partage et l'électrification. Le plan comportait les éléments suivants :

  • Ajout de véhicules électriques (VÉ) aux parcs municipaux;
  • Optimisation et électrification du transport en commun;
  • Installation de bornes de recharge et d'autres infrastructures nécessaires;
  • Mise en place d’outils numériques (Maas) pour aider les résidents et le personnel à utiliser, optimiser et coordonner les différents moyens de transport;
  • Développement et promotion de l'autopartage, du covoiturage, des services de taxi et de type Uber et de moyens de transport actifs tels que les vélos électriques.

Les municipalités ont acheté 10 VÉ avec les infrastructures connexes en 2019. Il s'agissait d'un élément clé du plan pour un certain nombre de raisons :

  • Le fait que le personnel municipal et les élus utilisent un VÉ lorsque cela est possible plutôt qu'un camion à essence réduirait directement les émissions de GES des employés.
  • Ces véhicules serviraient de modèles aux membres de la communauté curieux de connaître les VÉ, et montreraient qu'ils conviennent à la région et que les municipalités sont prêtes à les soutenir.
  • Les VÉ municipaux seraient mis à la disposition des membres de la collectivité en dehors des heures de travail (généralement les soirs et les week-ends) dans le cadre du service d'autopartage TCiTé, au coût de 7 $ l’heure.

Les VÉ ont été dotés d'un module d'information permettant de suivre des éléments tels que le niveau de la batterie, l'état de charge et la localisation actuelle, et d’assurer l'accès au moyen de cartes RFID plutôt que de clés. Chaque municipalité participante a également mis au point sa propre version de station-service électrique, un centre qui propose la recharge des VÉ ainsi que d'autres équipements, tels que des abribus, des supports à vélos et des vélos électriques appartenant à la collectivité.

La collaboration entre la municipalité et la RÉGÎM a permis de partager les responsabilités d'une manière qui anticipe les problèmes éventuels. Par exemple, alors que les bureaux municipaux ont tendance à être fermés le soir et le week-end, l'organisme de transport était déjà en activité pendant ces périodes. Ils étaient donc tout désignés pour superviser les relations avec les utilisateurs de VÉ dans l'ensemble de la collectivité.

Les obstacles

L'un des principaux défis de la mise en œuvre a été de persuader les employés habitués à utiliser des camionnettes pour tout, ou à utiliser leur propre véhicule pour les déplacements liés au travail, qu'ils devraient utiliser des VE à la place lorsque possible. L’éducation sur l'utilisation du « bon véhicule pour le bon travail » a encouragé le personnel à faire le saut.

Un autre obstacle était lié à l'assurance du véhicule. Les municipalités ont dû convaincre les assureurs d'étendre la couverture des VÉ afin qu'elle englobe l’autopartage.

Les résultats

Les 10 VÉ achetés ont eu un impact direct sur l’environnement des collectivités : l'utilisation d'un VÉ plutôt que d'un véhicule à essence réduit les émissions de 95 %. Les municipalités participantes ont constaté une baisse de la consommation de carburant et de l'usure des véhicules : selon les estimations, le remplacement des véhicules à essence par des VÉ pourrait entraîner des économies de carburant allant jusqu'à 84 %.  

De juin 2021 à mars 2022, 175 utilisateurs ont effectué au total 300 réservations; il s’agissait d’utilisateurs internes (employés et élus) et externes (membres de la collectivité).

Les retombées

Le programme d’autopartage offre un certain nombre d'avantages :

  • Le recours au parc automobile par des utilisateurs externes le soir et le week-end est une source de revenus pour les municipalités.
  • En offrant aux membres de la collectivité des locations à l'heure, on leur donne l'occasion d'essayer un véhicule électrique, ce qui pourrait les motiver à en acheter un eux-mêmes lorsque le moment sera venu de remplacer leur véhicule actuel.
  • Le système de gestion et de réservation qui a été mis sur pied pour administrer le programme d’autopartage peut être utilisé par d'autres organisations.

En outre, le programme TCiTé dans son ensemble a eu et aura de nombreux avantages pour la collectivité, notamment :

  • Diminution de l’utilisation et de l’entretien des véhicules personnels
  • Promotion des voyages sûrs pour tous, en gardant à l'esprit l'équité
  • Dynamisation et revitalisation des communautés régionales
  • Mise en place d’un système de transport en commun abordable pour les collectivités
  • Installation de bornes de recharge électrique qui serviront de « haltes » et d’attractions touristiques
  • Liaison des villes et des petites municipalités en créant des itinéraires de déplacement en VÉ
  • Réduction des coûts de transport et aide apportée aux travailleurs qui ne possèdent pas de véhicule

Les enseignements tirés

Un aspect clé de ce projet a été la communication et la sensibilisation. Les partenaires ont appris qu'il n'y a jamais trop de formations et de renseignements. Ainsi, les utilisateurs qui s'inscrivent au service d’autopartage reçoivent un dossier d'information contenant tout ce qu'ils doivent savoir, et l'équipe a créé une foire aux questions pour aider le personnel du service clientèle à répondre aux questions courantes.

Le groupe s'est rendu compte que les élus et les employés municipaux sont des membres très visibles de la communauté et qu’à ce titre, les moyens de transport qu'ils choisissent pour se déplacer ont un effet persuasif. Encourager ces groupes à participer activement à des projets de transport tels que TCiTé permet à la fois de montrer l'exemple et de renforcer le sentiment d'appartenance à la communauté.

Un autre aspect clé de ce projet a été l'expérimentation et l’agilité. Les partenaires n'étaient pas certains, dès le départ, de la façon dont le personnel et les membres de la communauté utiliseraient les VÉ, et ont veillé à être ouverts à différentes options au fur et à mesure que le programme se développait. Par exemple, ils ont commencé avec un tarif de location à l'heure, mais ils se sont rapidement rendu compte que certains utilisateurs souhaitaient louer un véhicule pour une journée entière; ils se sont donc adaptés en proposant également un tarif journalier.

Les prochaines étapes

Les partenaires du projet sont satisfaits des résultats obtenus jusqu'à présent et le transport durable continue de faire partie de la vision à long terme des décideurs. Les objectifs futurs sont les suivants :

  • Accroître le nombre et la variété des véhicules disponibles
  • Travailler avec un plus grand nombre de municipalités intéressées en vue d’inclure dans leur budget l'achat de VÉ pour l’autopartage
  • Continuer à promouvoir l'économie du partage au sein du secteur public

En ce qui concerne l'électrification en particulier, la RÉGÎM a décidé de faire passer l'ensemble de son réseau de transport à l'électricité, non seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour des motifs économiques et sociaux.

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de gestion des actifs naturel

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Sommaire

Si les actifs naturels tels que les zones humides sont connus pour apporter des avantages tangibles et intangibles aux communautés, leur valeur peut être difficile à chiffrer. La municipalité albertaine du comté de Parkland a été confrontée à la fois à des phénomènes météorologiques extrêmes et à la dégradation des infrastructures naturelles; elle souhaitait évaluer les coûts et les avantages du maintien et de la restauration des zones humides et d'autres écosystèmes. En s'associant au niveau du bassin versant avec des ONG locales et des universitaires, elle a pu mener à bien un projet de cartographie, de modélisation et d'analyse afin de mieux comprendre la valeur de ces écosystèmes et d'établir une analyse de rentabilité quantifiable pour les préserver et les remettre en état non seulement à l'intérieur de ses propres frontières, mais également dans les territoires adjacents.

Contexte

Le comté de Parkland est une municipalité qui présente une grande diversité de paysages. Ses zones orientales subissent une forte pression de la part du développement urbain, tandis que la partie occidentale est plus agricole, avec de nombreuses terres cultivées et fermes d’élevage. D'un point de vue écologique, le comté englobe un certain nombre d'écosystèmes, notamment des zones humides, des cours d’eau et des petits lacs, et abrite donc une grande quantité d'habitats éventuels et une riche biodiversité. Cependant, la municipalité a connu une perte de 56 % de sa superficie de zones humides entre 1950 et 2013, et seulement 53 % de ses zones riveraines restent intactes. 

Le comté chevauche le bassin versant de Modeste, une zone d'environ 4 800 kilomètres carrés en amont d'Edmonton qui se déverse dans la rivière Saskatchewan Nord et influence l'eau potable de plus de 1,6 million de personnes.

Ces dernières années, le comté de Parkland et la région environnante ont subi un certain nombre de phénomènes météorologiques extrêmes, dont les suivants :

  • Feux de forêt à grande échelle dans les tourbières et les forêts perturbées,
  • Inondation des routes, des propriétés privées et des terres agricoles,
  • Perturbation des centres de traitement de l'eau attribuable à des volumes élevés d'eaux de ruissellement contaminées à la suite de gros orages,
  • Conditions de sécheresse entraînant d'importantes pertes agricoles.

Non seulement ces événements dégradent la qualité de vie des résidents, mais ils ont aussi un impact sur la prestation des services et augmentent les coûts.

Face à ces défis et à la menace croissante du changement climatique, la municipalité et ses partenaires se sont posé les questions suivantes : Dans quelle mesure les actifs naturels tels que les zones humides contribuent-ils à atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et des modifications du paysage au fil du temps? Et comment les municipalités pourraient-elles améliorer cette infrastructure naturelle en vue de soutenir la résilience climatique et de diminuer les coûts d'entretien?

Le défi

Trop souvent, les espaces naturels tels que les zones humides sont considérés comme des terres improductives dont le seul usage utile serait le développement. Cependant, il est prouvé qu'au-delà de leur valeur intrinsèque, ces écosystèmes offrent une valeur sociale, économique et structurelle quantifiable pour la communauté locale et mondiale, notamment les bienfaits suivants :

  • Filtration et rétention de l'eau
  • Augmentation de la capacité de stockage de l'eau en cas de sécheresse
  • Diminution du risque d'inondation
  • Piégeage du carbone
  • Amélioration de l'habitat des animaux sauvages et enrichissement de la biodiversité

Le comté de Parkland et ses partenaires ont voulu calculer cette valeur et évaluer les coûts et les avantages de la préservation et de l'amélioration des zones humides et d'autres infrastructures naturelles sur les terres agricoles pour les services municipaux, la production agricole et la communauté dans son ensemble.

L'objectif était de quantifier les économies de coûts, l'efficacité et d'autres paramètres de manière à faciliter la prise de décision par les parties prenantes municipales, et de mettre en évidence les répercussions négatives potentielles en cas de nouvelles pertes d'écosystèmes.

L’approche

Le projet était fondé sur la reconnaissance du fait que pour atteindre avec succès les objectifs environnementaux, il fallait intégrer les questions écologiques dans tous les aspects de l'utilisation des terres et de la prestation des services fournis par une municipalité. En outre, comme de nombreuses décisions municipales sont prises dans le cadre du processus budgétaire, il est important de démontrer les économies ou le rapport coût-efficacité lorsqu'on souligne la valeur des infrastructures naturelles pour améliorer la prestation de services et la résilience climatique.

Le fait que les écosystèmes naturels ne coïncident pas avec les frontières municipales a également joué un rôle. Les modifications apportées aux terres d'une municipalité auront en fin de compte des répercussions sur les autres municipalités du bassin versant, ce qui signifie que ces projets ont tout à gagner à être menés à l’échelle régionale ou en collaboration.

On s'attend à ce que l'importance des actifs naturels augmente dans le cadre d'un climat en évolution, et c'est pourquoi les données climatiques et les questions connexes ont été intégrées dans l'analyse.

Le plan comprenait deux phases. La première consistait à comprendre la valeur des écosystèmes et les coûts de leur restauration. La seconde visait à établir une analyse de rentabilité quantifiable pour l'utilisation de solutions d'infrastructure naturelle afin d'aider à résoudre les problèmes de drainage actuels. Les deux phases comprenaient les initiatives suivantes :

  • Cartographier et modéliser les actifs naturels actuels et l'incidence d'une série de scénarios - projets de restauration déjà mis en œuvre, restauration supplémentaire d'actifs naturels et perte supplémentaire d'actifs naturels - sur la qualité de l’eau et sa quantité;
  • Quantifier les coûts réels de la restauration des actifs naturels sur le terrain;
  • Analyser le coût potentiel par rapport aux avantages de la remise en état des actifs naturels pour les services municipaux d'entretien des routes et de traitement de l'eau, l'assurance agricole et les loisirs publics;
  • Déterminer les actifs prioritaires à restaurer pour atteindre les objectifs municipaux en matière de qualité de l'eau de la manière la plus rentable et la plus efficace possible sur le plan foncier;
  • Cartographier les points chauds en matière de drainage et évaluer les coûts et avantages potentiels de la remise en état des actifs naturels en amont afin d’améliorer les niveaux de service, de réduire les coûts d'entretien des routes et de s'adapter au changement climatique.

Les obstacles

Le projet a révélé une série d'obstacles à la gestion des actifs naturels pour le comté, dont les suivants :

  • Manque de normalisation pour l'établissement des inventaires d'actifs naturels, l'évaluation et les rapports financiers;
  • Capacité et ressources limitées en personnel, problème courant dans les petites municipalités de l'Alberta;
  • Politiques et règlements contradictoires susceptibles d’encourager indirectement l'élimination d'actifs naturels tels que les zones humides;
  • Grandes lacunes sur le plan des données relatives aux systèmes d'actifs ruraux, tant naturels que traditionnels.

Les infrastructures naturelles constituent un nouveau défi pour de nombreuses municipalités. Leur intégration dans la planification, l'exploitation et le financement n'est pas une tâche simple; il faudra pour cela recueillir et analyser de nouvelles données et établir des relations avec les propriétaires privés et les autres parties prenantes.

Les résultats

Dans l'ensemble, le projet a démontré que les municipalités peuvent et doivent tenir compte de la valeur des actifs naturels dans leurs décisions courantes. Le comté de Parkland a désormais une meilleure compréhension de la valeur des actifs naturels pour sa communauté, notamment en ce qui concerne son réseau routier et de drainage, ainsi que des coûts financiers du changement climatique. Par exemple, la modélisation montre que les actifs naturels sont des outils réalisables pour l'adaptation climatique des infrastructures routières.

Le conseil, la direction et le personnel sont désormais tous mieux préparés pour prendre des décisions avisées concernant les actifs naturels. Ils utilisent les résultats et les recommandations de ce projet pour mieux comprendre la valeur des infrastructures naturelles ainsi que l'impact potentiel de leur perte sur la communauté, et pour intégrer la prise en compte des actifs naturels dans le processus décisionnel. Par exemple, le personnel chargé de la planification et de l'aménagement peut désormais mieux justifier le maintien d'une zone humide lors de l'aménagement du territoire pour son potentiel de gestion de l'eau.

Le projet a également aidé le personnel à estimer le coût de la réalisation de certains objectifs de qualité et de quantité de l'eau par la restauration des actifs naturels, afin qu'il puisse établir des priorités budgétaires en conséquence.

Par exemple, l'un des objectifs poursuivis est de réduire la quantité totale de solides en suspension dans les cours d'eau. Ces particules (sédiments, bactéries et algues) flottent dans l'eau sans se dissoudre, et provoquent une augmentation de la température de l'eau et une diminution de l'oxygène, ce qui entraîne une baisse de la qualité de l'eau. La municipalité a estimé qu'il en coûtera 170 303 $ par an pour réduire la quantité totale de solides en suspension dans les cours d'eau de 5 % (3 000 tonnes) chaque année en aménageant des zones humides et des zones tampons riveraines. Leur modélisation indique également où placer ces atouts naturels pour obtenir le meilleur impact au moindre coût.

Les retombées

L’initiative a présenté un certain nombre d'avantages supplémentaires, dont les suivants :

  • Augmentation des données utiles sur les infrastructures naturelles de la région, comme l’établissement de nouvelles cartes d'actifs montrant la gestion et l'utilisation des terres agricoles, et un système de gestion des actifs amélioré.
  • Amélioration de la dynamique d'intégration de la gestion des actifs naturels dans l'ensemble de l'organisation.
  • Précieuses recommandations visant à enrichir la base de données et la tenue des dossiers sur les problèmes de drainage de la municipalité, afin que le personnel puisse mieux gérer et améliorer ces actifs et trouver des moyens par lesquels les actifs naturels peuvent relâcher la pression sur les infrastructures traditionnelles.
  • Instauration de partenariats communautaires plus solides, par exemple avec les agriculteurs et les éleveurs, et renforcement des incitations pour ces membres de la communauté à participer à la restauration des actifs naturels.
  • Amélioration de la salubrité de l'eau et des écosystèmes, y compris l'augmentation des habitats de la faune et des pollinisateurs, une meilleure qualité de l'eau et la séquestration du carbone.
  • Meilleure compréhension du coût du changement climatique.

Les enseignements tirés

Avant tout, l'équipe a conclu que l'engagement du personnel à tous les niveaux était la clé de la réussite du projet. Par exemple, le personnel a pu donner son avis sur la manière dont ses réalités quotidiennes sont liées à la réflexion globale sur les infrastructures naturelles.

Ce projet a également mis en évidence l'importance du partenariat avec les producteurs agricoles dans des cas comme celui-ci, où les actifs naturels en question se trouvent sur des terres agricoles. À cette fin, l’équipe administre le programme ALUS, dans le cadre duquel les agriculteurs et les éleveurs reçoivent une aide financière pour conserver et remettre en état les actifs naturels sur leurs terres. Les résultats de ce projet sont maintenant utilisés pour classer par ordre de priorité le financement des projets ALUS ainsi que pour orienter les communications vers les domaines où les améliorations des actifs peuvent avoir le plus d'impact.

Un autre constat digne de mention a été que les analyses des infrastructures naturelles sont très spécifiques au site et qu'une modélisation locale est nécessaire.

Les prochaines étapes

L’intention du comté de Parkland est d'accroître l’intégration de la gestion des actifs naturels et de l'adaptation au changement climatique dans les politiques et les documents de planification existants. Par exemple, le personnel intègre les résultats du projet dans le nouveau plan directeur des eaux pluviales afin de donner la priorité aux infrastructures naturelles qui ont une grande incidence sur le drainage.

Le personnel espère également que le projet pourra déboucher sur un plan de gestion des actifs plus solide et mieux configuré, comprenant des actifs naturels inventoriés ayant une valeur financière quantifiable pour le comté. Cela facilitera le passage à l'enregistrement des actifs naturels dans les bilans municipaux.

En outre, les partenaires du projet ont l'intention d'étendre leur évaluation au niveau du bassin versant. Il s'agira de partager leur approche avec les municipalités voisines par le biais d'alliances régionales de planification des bassins versants.

Depuis l'achèvement du projet, le comté de Parkland a réalisé et lancé un certain nombre d'initiatives connexes :

  • Intégration dans la mise à jour de son plan d’aménagement municipal d’une politique exigeant des promoteurs immobiliers qu'ils cernent et atténuent les répercussions négatives sur les actifs naturels au cours du processus d’aménagement du territoire.
  • Demande de financement pour réaliser un inventaire des ressources naturelles dans l'ensemble du comté et pour mettre à jour ses normes de conception technique afin d'inclure des options ou des exigences en matière d'infrastructures naturelles, ainsi que des infrastructures grises pour la gestion des eaux de pluie et l'aménagement paysager.
  • Mise en œuvre d’un projet d’aménagement de zones humides de quatre hectares et d’un projet de bio-ingénierie du littoral, qui ont tous deux été reliés à la route et au système de drainage afin d'atténuer les problèmes d'érosion et d'inondation.

Citation :

« Dans le comté de Parkland, notre objectif n'est pas seulement d'intégrer les aspects liés à la durabilité dans le processus de gestion des actifs, mais d'intégrer aussi ce processus dans nos programmes environnementaux et de développement durable. »

– Krista Quesnel, Directrice, Community Sustainability

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de l’atténuation des changements climatiques

icon scaling benefits

$2 millions

de financement fournis pour 131 projets achevés

icon land use

332

maisons engagées à être rénovées

icon energy

$565 000

en économies annuelles de coûts énergétiques

icon CO2

1 062

tonnes de réduction annuelle d’équivalent CO2

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Sommaire

La consommation d'énergie des ménages contribue considérablement aux émissions de carbone du Canada. Cet effet est particulièrement prononcé dans les Maritimes, où le mazout et les combustibles fossiles sont des sources courantes de chauffage et d'électricité. L’amélioration de l'efficacité énergétique des logements et l'installation de sources d'énergie propres peuvent faire une différence, mais les coûts initiaux constituent souvent un obstacle. Dans trois municipalités de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse, un nouveau programme offre un financement aux propriétaires pour les aider à améliorer l'efficacité énergétique de leur maison - et à réduire les coûts associés.

Contexte

La consommation d'énergie des ménages contribue considérablement à l’empreinte carbone du Canada. La Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, en particulier, se distinguent parmi toutes les provinces et tous les territoires par les émissions de GES les plus élevées par habitant. L’une des principales raisons en est qu'il est courant dans la région d'utiliser du mazout pour chauffer les maisons. En Nouvelle-Écosse, l'électricité provient essentiellement de la combustion de combustibles fossiles, ce qui contribue grandement aux émissions de la province. Les ménages du Canada atlantique dépensent plus en énergie que ceux de toute autre province.

Tout cela signifie qu'il existe une énorme possibilité dans les Maritimes de réduire considérablement les émissions de GES en aidant les ménages à réduire leur consommation d'énergie et à se tourner vers des sources d'énergie plus propres.

Le défi

Bien que des remises soient disponibles pour les améliorations écoénergétiques des maisons, comme le renforcement de l'isolation et l'installation de systèmes solaires et de thermopompes, les coûts initiaux sont encore élevés et ne sont pas abordables pour tous les Canadiens.

L’un des moyens de combler cette lacune est le programme PACE (Énergie propre en fonction de l’évaluation foncière). Courant aux États-Unis et de plus en plus populaire au Canada, le programme PACE permet de financer la rénovation de bâtiments privés, afin d'accroître l'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables.

En 2020, un groupe de trois petites municipalités - Charlottetown et Stratford, à l'Île-du-Prince-Édouard, et Wolfville, en Nouvelle-Écosse — se sont associées à la société d'intérêt communautaire PACE Atlantic en vue de concevoir et lancer un programme régional PACE. L’objectif consiste à donner aux propriétaires les moyens d'agir sur le changement climatique en améliorant leur maison, tout en leur permettant de faire des économies.

L’approche

Les trois municipalités ont lancé leur programme PACE, sous la marque Switch, en juillet 2021. Grâce aux fonds de l'Initiative de financement de l'efficacité communautaire fu Fonds Municipal Vert de la FCM, elles ont pu commencer à offrir aux propriétaires des prêts sans intérêt et sans coûts initiaux couvrant des périodes allant jusqu'à 20 ans pour des rénovations écoénergétiques. Les propriétaires de biens résidentiels peuvent demander ces prêts pour les types de projets suivants :

  • Installation de panneaux solaires
  • Installation d’une thermopompe
  • Installation d’une borne de recharge
  • Amélioration de l'isolation
  • Remplacement des portes et fenêtres

Afin de couvrir les frais d'administration, les montants des prêts comprennent une commission de 5 % du coût total du projet. L’administration du programme constitue un facteur attrayant pour les propriétaires. Le personnel de Switch ne se contente pas de les guider dans les formalités administratives et le processus de recherche et d'embauche d'un entrepreneur, mais les aide également à accéder aux évaluations énergétiques gratuites financées par le gouvernement fédéral et aux remises accordées par les organismes provinciaux responsables de l'efficacité énergétique. En outre, chaque participant se voit attribuer un concierge énergétique, qui supervise le projet du début à la fin.

L’un des objectifs des municipalités partenaires était d'obtenir la participation d'un large éventail de ménages sur le plan démographique. Dans cette optique, elles se sont fixé comme objectif que 15 % des participants soient des personnes à faible revenu (dont le revenu annuel du ménage ne dépasse pas 55 000 dollars).

Tous les projets sont conçus pour présenter un flux de trésorerie positif, ce qui signifie que les propriétaires doivent constater des économies mensuelles sur leurs factures de services publics qui excèdent le coût du remboursement du prêt.

Les résultats

Ensemble, Switch Charlottetown, Switch Wolfville et Switch Stratford sont devenus les programmes PACE qui ont connu la plus forte croissance au Canada. À la mi-juin 2022, Switch Charlottetown et Switch Stratford avaient :

  • fourni près de 2 millions de dollars de financement pour 131 projets achevés
  • signé 177 autres accords de projet
  • atteint 1,4 % de tous les logements admissibles à Charlottetown et 3,5 % à Stratford.

Parmi les foyers atteints, environ 30 % ont signé plus d'un accord, c'est-à-dire qu'ils ont réalisé plusieurs projets d’accroissement marqué de l'efficacité énergétique de leur logement.

Au cours de sa première année d’activité, Switch a atteint les résultats suivants :

  • 332 maisons engagées à être rénovées
  • 6,2 millions de dollars de capital engagé à distribuer et à investir par les propriétaires de maisons
  • 565 000 $ en économies annuelles de coûts énergétiques
  • 1 062  tonnes de réduction annuelle d’équivalent CO2

L’impact des programmes Switch ne cesse de croître et, au 1er novembre 2022, ils comptaient au total 586 projets en cours ou achevés, notamment :

  • 148 installations de panneaux solaires
  • 238 installations de thermopompes
  • 73 installations de systèmes d’isolation
  • 127 autres installations (p. ex., bornes de recharge, ventilateurs-récupérateurs de chaleur, portes et fenêtres)

Les retombées

Un autre avantage de la réduction de l'utilisation du mazout dans une collectivité est de diminuer la probabilité de dommages environnementaux dus à des déversements accidentels. À Wolfville, les deux principales sources d'eau sont des puits forés dans un environnement urbain dense. L’un des objectifs de Switch Wolfville est de protéger ces actifs.

Le programme Switch développe par ailleurs les perspectives d'emploi dans la région. Un an plus tard, il a créé plus de 130 emplois et, selon les prévisions, ce nombre devrait passer à plus de 210 au début de 2025.

En outre, l’équité sociale et l'accessibilité ont été intégrées au programme. Les participants de chaque communauté présentent un large éventail de données démographiques et sont issus de divers quartiers; on estime que 15 à 20 % des propriétaires appartiennent à une tranche de revenus faible à moyenne. La valeur des maisons rénovées dans le cadre du programme varie de 90 000 à 470 000 dollars.

L'un des avantages de Switch par rapport à des programmes analogues est qu'il n'y a pas de coût minimum pour le projet; en fait, environ le quart des travaux réalisés présente un coût inférieur à 5 000 dollars. Les propriétaires à faible revenu qui font installer des panneaux solaires lorsque le soleil est moins présent pour alimenter leur nouveau système ont accès à un programme de prêt différé, dans le cadre duquel les paiements sont reportés au printemps.

Les enseignements tirés

La valeur du travail en commun a été un aspect fondamental de la réussite du programme Switch. Les municipalités participantes et PACE Atlantic CIC possèdent des capacités complémentaires et aucune n'aurait pu gérer les programmes sans l'autre.

L'un des facteurs qui ont permis d'obtenir l'adhésion des élus et des collectivités a été les multiples avantages offerts par le programme : non seulement il a des effets positifs sur l'environnement, mais il permet aux participants d'économiser de l'argent et donne du travail aux entreprises locales. Mettre l'accent sur tous ces avantages facilite l’adhésion de parties prenantes ayant un large éventail de priorités.

Les prochaines étapes

Switch est en train de passer d'un projet pilote financé par les municipalités à un programme durable et à long terme bénéficiant de capitaux privés, même si PACE Atlantic CIC continuera à l'administrer. Cela permettra de continuer à offrir le programme et d'accroître le nombre de rénovations de maisons dans ces collectivités. Bien que cela signifie que le financement ne sera plus sans intérêt, le rendement du capital investi pour les propriétaires sur leurs projets se situe généralement entre 20 et 40 %, ce qui donne une marge de manœuvre dans les budgets pour que les participants paient des intérêts sur les prêts tout en économisant de l'argent dans l'ensemble.

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de matières résiduelles

icon waste

5 000

tonnes de déchets détourner par année

icon CO2

20%

d’émissions de GES réduit en trois ans

Lisez la transcription

Sommaire

Un défi que doivent relever de nombreuses municipalités est de savoir comment détourner davantage des déchets des sites d’enfouissement, à la fois pour abaisser les émissions de gaz à effet de serre et pour diminuer leurs besoins en volume de décharge. Dans la région du Lac-Saint-Jean, au Québec, les collectivités et les gestionnaires de déchets se sont associés pour créer Réemploi+, un organisme chargé de mettre en place un système de valorisation et de réutilisation des déchets tout en optimisant les possibilités de formation professionnelle. Les dons des résidents sont triés et préparés pour être vendus dans des quincailleries spéciales qui emploient des travailleurs locaux et génèrent des revenus destinés à financer le programme. Le résultat : une économie plus circulaire et une culture locale qui valorise un mode de vie moins gaspilleur.

Contexte

La Régie des matières résiduelles (RMR) du Lac-Saint-Jean est une organisation intermunicipale au Lac-Saint-Jean et à Mashteuiatsh, au Québec. La région comprend une population de 108 629 habitants.

Comme dans de nombreuses régions, la RMR a été confrontée au défi de la capacité limitée des décharges. Pour cette raison, ainsi que pour réduire les émissions de GES provenant des décharges et de la gestion des déchets dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l'organisme était à la recherche de moyens novateurs visant à diminuer le volume de déchets et la surconsommation de biens jetables. Il souhaitait également que ces initiatives aient une composante sociale, susceptible de bénéficier à la communauté à plusieurs niveaux.

Le défi

Il existe de nombreuses façons de détourner les déchets des sites d’enfouissement. L’une d'entre elles est la réutilisation : il s'agit de trouver une seconde vie à des objets qui, autrement, seraient jetés. C’est dans ce but que la RMR a créé un nouvel organisme d’économie sociale appelé Réemploi+. L’objectif est d'encourager les résidents à donner des objets utilisables plutôt que de les envoyer à la décharge, puis de les trier en vue de les revendre. Les avantages environnementaux sont doubles : non seulement peut-on abaisser la quantité de déchets à gérer, mais également la quantité de nouveaux biens entrant dans la communauté.

Bien entendu, ce type de programme nécessite du personnel, et c'est là que réside l'objectif secondaire du concept Réemploi+ : créer des possibilités d’emploi, de formation et d'intégration pour les résidents isolés du marché du travail. En outre, la RMR a estimé que Réemploi+ contribuerait à renforcer la communauté en permettant aux citoyens de participer à un projet local qui change les choses.

L’approche

La RMR a lancé Réemploi+ en 2021 avec quatre grands piliers :

  1. Créer des postes de tri dans les sept écocentres régionaux.
  2. Créer trois quincailleries de réutilisation destinées à la vente des produits remis à neuf pour des revenus annuels de 3 millions de dollars.
  3. Favoriser l’établissement d’ateliers de réutilisation où les biens à fort potentiel peuvent être réparés, remis en état et reconvertis.
  4. Créer des formations et des situations propres à aider les gens à améliorer leur employabilité et leurs compétences professionnelles.

Les postes de tri acceptent un large éventail de produits, des clous et des vis aux gros articles tels que les clôtures et les kiosques. Le bois devrait représenter 70 % des matériaux reçus; sa réutilisation permettra de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Dans les quincailleries Réemploi+, les clients peuvent s'attendre à trouver une gamme étendue d'articles - comme des toilettes et des éviers, des revêtements de sol en bois dur et en vinyle, et des appareils électriques, à un coût inférieur à celui des produits équivalents neufs.

Les obstacles

L’équipe a relevé un certain nombre de défis :

  • En raison de la pandémie, les dépôts et les dons ont été plus lents que prévu, ce qui a retardé la génération de revenus.
  • Il était difficile de prévoir les types spécifiques de produits que les résidents allaient donner, et donc les besoins de stockage et de transport du projet. Une fois les dons en cours, l'équipe a pu adapter les attentes et les besoins en conséquence.
  • En raison du manque d'espace disponible et de difficultés d’approvisionnement, le premier magasin n'a pu ouvrir ses portes avant novembre 2021, soit plus tard que prévu.
  • Les ressources humaines ont représenté un problème permanent. Il a été difficile de trouver les bons candidats pour gérer le développement de cette nouvelle organisation et ses activités opérationnelles, tout en maintenant l'engagement des employés. Deux directeurs généraux se sont succédé en un an.

Les résultats

En novembre 2022, Réemploi+ avait obtenu les résultats suivants :

  • Mise en place de postes de tri dans six écocentres;
  • Aménagement d’un entrepôt principal de 9 000 pieds carrés et d’un entrepôt secondaire plus petit pour le stockage des dons;
  • Lancement de processus de réparation et de réutilisation des objets reçus;
  • Exécution d’une série de programmes visant à aider les résidents à perfectionner leurs compétences en employabilité;
  • Création de 33 emplois, avec d’autres perspectives;
  • Ouverture de deux quincailleries, la troisième étant prévue au printemps 2023.

Une fois achevé, le projet aura permis :

  • De détourner 5 000 tonnes par an de déchets de la décharge et du recyclage.
  • De réduire les émissions de GES de 20 % en trois ans.
  • De faire passer le taux de détournement des décharges de 64 à 67 %.

Les retombées

L’un des principaux objectifs de Réemploi+ est de créer des emplois et de former des travailleurs qualifiés. Lorsque le projet aura atteint sa vitesse de croisière, les revenus provenant de la vente des différents produits détournés permettront de financer entièrement 35 emplois. Dans ce cadre, on pourra former 200 personnes par année.

En outre, si le projet présente des avantages écologiques directs non négligeables, il a également le potentiel de faire évoluer la culture locale vers la valorisation de la réutilisation, l'économie circulaire, l'achat local et l'entrepreneuriat collectif. Cela est favorisé par le fait que les résidents peuvent acheter des biens dans les quincailleries Réemploi+ à un coût inférieur à celui des mêmes articles à l’état neuf.

Les enseignements tirés

Le principal enseignement que l'équipe a tiré est que ce type de projet requiert une grande souplesse, de manière à permettre au personnel d’essayer différentes options et d’apprendre de ces tentatives. L’intérêt des consommateurs vis-à-vis de la collectivité locale est ce qui influencera la direction que prendront les futurs programmes de réutilisation et de réaffectation.

Les prochaines étapes

L’équipe de Réemploi+ continue à mettre en œuvre sa stratégie initiale en y apportant les modifications nécessaires. Les objectifs futurs sont les suivants :

  • Créer les trois quincailleries prévues;
  • Intégrer le transport électrifié des dons et des biens réutilisés en vue de continuer à diminuer les GES;
  • Renforcer le volet formation et emploi.

Citation :

« Le projet Réemploi+ est plus qu'un simple engagement financier. C’est un engagement moral en faveur d'une solution collective et innovante de réutilisation des déchets qui valorise les compétences de la population du Lac-Saint-Jean. »

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de matières résiduelles

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Sommaire

Les déchets alimentaires contribuent au changement climatique, non seulement en raison de la consommation d'énergie inutile qui y est associée, mais aussi parce que les matières organiques qui se décomposent dans les décharges produisent des gaz à effet de serre. Lorsque des aliments sont jetés, c'est une occasion manquée de les redistribuer à des personnes qui peuvent les consommer ou les utiliser d'une autre manière. Afin de trouver les façons les plus efficaces de réduire les déchets alimentaires, Guelph-Wellington a mené une étude visant à analyser le système alimentaire local, de la production à l'exportation et à la consommation. La région a trouvé un certain nombre de solutions au problème du gaspillage alimentaire, qui peuvent à la fois remédier aux inégalités économiques et diminuer l'empreinte carbone de la communauté.

Contexte

Guelph-Wellington englobe la Ville de Guelph et le comté de Wellington. Cette région du sud de l'Ontario compte une population d’environ 223 000 habitants, dont près de 60 % vivent en ville. Le comté est largement rural et entretient des liens étroits avec le secteur de l'alimentation et de l'agriculture. Les produits prédominants sont le maïs, le blé et le soja ainsi que le bœuf, le porc et la volaille.

La communauté considère les déchets alimentaires comme une occasion de s'attaquer à la fois aux inégalités et à la crise climatique. Une grande partie du gaspillage alimentaire est évitable, ce qui signifie qu'avec une meilleure organisation et une meilleure distribution, les déchets pourraient être conservés pour la consommation. Par ailleurs, les déchets alimentaires évitables (fruits pourris, pain rassis, etc.) et inévitables (coquilles d'œuf, épluchures de légumes, etc.) contribuent aux émissions de gaz à effet de serre tout au long de la chaîne, depuis les ressources utilisées pour produire les aliments jetés jusqu'au méthane émis si les déchets organiques finissent en décharge.

Le défi

Guelph-Wellington voulait transformer les déchets alimentaires en une ressource précieuse en créant une économie alimentaire circulaire dans la région et en réinventant la manière dont la communauté produit, distribue, vend et consomme les aliments. Objectif : réduire la quantité d'aliments envoyés dans les installations de compostage ou d'élimination en vue de les consommer ou les utiliser à des fins de plus grande valeur.

C’est pour relever ce défi que l’initiative Our Food Future a été créée. La vision du groupe repose sur trois piliers :

  • Accroître de 50 % l'accès à une alimentation abordable et nutritive, où les « déchets » deviennent une ressource;
  • Créer 50 nouvelles entreprises circulaires et options de collaboration;
  • Accroître de 50 % les bénéfices liés à l’économie circulaire en libérant la valeur des déchets.

L’approche

Pour concrétiser cette vision, l'équipe devait mieux comprendre le contexte alimentaire local afin de pouvoir trouver des occasions d'apporter des changements positifs. C’est dans cette optique que Our Food Future a lancé un projet qui s'est déroulé en trois étapes :

  1. Recueillir et analyser les données sur la nourriture et le gaspillage alimentaire dans la région.
  2. Collaborer avec les parties prenantes locales à l’établissement d’une feuille de route et à la sélection des meilleures interventions à mener afin de trouver des utilisations à plus forte valeur ajoutée pour les déchets alimentaires.
  3. Piloter trois de ces interventions potentielles.

L'un des facteurs clés du projet a été de faire appel à l'expertise et aux propositions de multiples partenaires - non seulement la ville et le comté, mais aussi d’experts en la matière, d’organisations à but non lucratif, d’entreprises du secteur privé et d’organismes gouvernementaux, tant dans la région qu'à l'extérieur - qui avaient des avis précieux à partager. Ce groupe a notamment participé à la définition des moyens de mesurer la réussite du projet, à savoir :

  • Valorisation des aliments comestibles;
  • Total des déchets organiques détournés;
  • Réduction de l'empreinte environnementale;
  • Valeur économique différentielle des résultats.

Les obstacles

La collecte des données et la création d'un ensemble de données standard ont constitué l'un des principaux enjeux de ce projet en raison des facteurs suivants :

  • Les multiples sources nécessaires;
  • L’absence de certains ensembles de données;
  • Le temps nécessaire pour convertir les données reçues en unités standard, pour faire correspondre les catégories de produits et pour analyser la qualité des données afin de garantir un résultat final de qualité.

Après l'analyse initiale des flux de matières, l’équipe a acheté des ensembles de données supplémentaires aux fins de comparaison et de vérification des résultats. Elle a constaté que le plus pertinent des deux ensembles a confirmé leur analyse initiale et ont conclu que les données librement disponibles sont adéquates pour ce type d'étude, ce qui constitue une connaissance utile pour d'autres municipalités cherchant à reproduire ce projet.

Un autre problème a été de passer de sessions d'engagement en personne à des sessions virtuelles, ce qui était considéré à l'origine comme un effet négatif de la pandémie de COVID-19. Cependant, ils ont pu créer des sessions virtuelles utiles et attrayantes en ayant recours à des plateformes de collaboration numérique, notamment Miro et Mural, qui leur ont permis de recueillir efficacement un grand nombre de commentaires intéressants. Depuis, il a été demandé de poursuivre les sessions virtuelles, car de nombreux participants y voient une façon plus pratique de participer.

Les résultats

Surtout, la collectivité a acquis une solide compréhension du système alimentaire de la région et de l'origine des déchets. Ils ont obtenu une analyse des flux de matières sous la forme d'un diagramme Sankey, qui est une représentation visuelle du flux des ressources à travers le système alimentaire, y compris les flux de production et de consommation.

Les données recueillies montrent les incidences environnementales des modes de consommation, telles que les émissions de gaz à effet de serre, les prélèvements d'eau douce et l'utilisation des terres par kilogramme.

L’équipe a relevé cinq « points chauds » où le gaspillage alimentaire a une grande incidence ou entraîne une forte perte de valeur économique. Il s’agit notamment des zones de stockage et d'emballage de la chaîne d'approvisionnement, ainsi que des ménages, des hôtels et des entreprises. Elle a ensuite choisi trois de ces points chauds aux fins d’analyse de projet à piloter, en utilisant trois facteurs : la faisabilité, l'efficacité potentielle et l'enthousiasme de la communauté.

Les retombées

Grâce à cette analyse des flux de matières et à cette feuille de route, la communauté de Guelph-Wellington a découvert des moyens non seulement de réduire les déchets, mais aussi d'accroître l'accès à des aliments abordables et nutritifs. L’équipe évalue les projets potentiels en fonction de leur impact économique, social et environnemental. Un projet pilote proposé se concentrera, par exemple, sur la meilleure façon d'utiliser les plateformes de réorientation des aliments afin que les aliments utilisables puissent être récupérés et consommés ou recyclés au lieu d'être gaspillés.

Les enseignements tirés

L’un des principaux enseignements tirés de ce projet est qu'il est extrêmement utile de trouver des façons efficaces de communiquer des ensembles de données complexes. L'infographie créée par l'équipe pour illustrer l'analyse des flux de matières a suscité « l'admiration et l'enthousiasme » des parties prenantes pour la clarté avec laquelle elle dépeint le système alimentaire local et les solutions potentielles au gaspillage.

Bien que la production de ce type de graphique nécessite une collecte et une analyse rigoureuses des données ainsi qu'un surcroît d’effort, le résultat final permet aux parties prenantes de comprendre rapidement les renseignements communiqués, d'établir les priorités et de s’atteler à des changements réalisables.

Les prochaines étapes

L’équipe Our Food Future travaille actuellement avec la FCM à la préparation d’une proposition visant à lancer les trois projets pilotes interdépendants définis lors de l'analyse.

  • Étendre la collecte des aliments et des déchets alimentaires dans les secteurs industriel, commercial et institutionnel;
  • Améliorer les plateformes existantes de réorientation des aliments et des déchets alimentaires;
  • Exploiter le potentiel énergétique des déchets alimentaires.

Cela comprend notamment le projet de réorientation des aliments mentionné ci-dessus, ainsi qu'une étude sur la manière de transformer les déchets alimentaires inévitables en électricité par digestion anaérobie, avec une élimination potentielle de 1 800 tonnes d’équivalent CO2 par an. L’équipe est en train de préparer un plan de travail destiné à aider les autres collectivités à effectuer des analyses semblables.

Citation :

« En créant un système alimentaire plus circulaire, nous renforçons notre communauté, garantissons un meilleur accès à une bonne nutrition et agissons pour lutter contre la crise climatique. »

– David Messer, Directeur exécutif, Smart Cities Office, Municipalité de Guelph

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de rénovation des bâtiments de loisirs

icon energy

85%

diminution moyenne des émissions

icon CO2

2 189

tonnes d’équivalent CO2 d’abaisser d'ici 2050 (collectivement)

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Sommaire

De nombreuses municipalités canadiennes ont déclaré une urgence climatique et cherchent des façons de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les patinoires comptent parmi les principaux responsables de ces émissions, puisqu'elles représentent environ un quart de la consommation d'énergie des bâtiments municipaux.  Afin de trouver des moyens rentables d’atténuer l'empreinte carbone de ces installations, un groupe de municipalités s'est associé pour analyser la question et créer des feuilles de route sur la carboneutralité pour elles-mêmes, ainsi qu'une marche à suivre pour les autres patinoires. Les résultats ont révélé une économie potentielle moyenne par patinoire de 243,3 tonnes d’équivalent CO2 d'ici 2050, et montrent que non seulement les rénovations carboneutres sont rentables lorsqu'elles sont bien planifiées, mais qu'elles présentent également des avantages sur le plan social, écologique et économique allant au-delà de la réduction des émissions.

Contexte

Lorsque les collectivités canadiennes examinent les émissions de gaz à effet de serre produites par les bâtiments municipaux, elles se rendent compte que les patinoires se démarquent. Rien que sur le plan mathématique, celles-ci constituent un objectif important de réduction des émissions, car elles représentent généralement de 20 à 30 % de la consommation d'énergie du portefeuille de bâtiments municipaux. Mais elles sont également déterminantes du point de vue de la communication, car ces centres communautaires bien utilisés peuvent mettre en valeur l'action climatique en servant d'exemple sur la façon de rénover les bâtiments et d'améliorer l’exploitation de manière à atteindre les objectifs fixés en matière d'efficacité et de climat.

Le défi

Malgré une volonté de changement, de nombreuses municipalités ne disposent pas des ressources nécessaires pour mener à bien un plan approfondi pour ce type de mise à niveau des immobilisations. C'est pourquoi un groupe de sept municipalités du sud de l'Ontario se sont associées au Climate Challenge Network, un organisme sans but lucratif, en vue de mener un projet pilote ayant deux objectifs principaux :

  1. Déterminer la meilleure façon de diminuer les émissions de gaz à effet de serre des patinoires municipales et, à terme, les éliminer.
  2. Mettre au point une démarche pour les autres patinoires.

L’approche

Les sept municipalités - Toronto, Brampton, Markham, Barrie, Caledon, Halton Hills et King - ont soumis un total de neuf patinoires à l'étude.

Cette approche par cohorte a permis non seulement de partager les efforts, les risques et les enseignements, mais aussi de recueillir un large éventail de données utiles. Les patinoires soumises à l’étude étaient de différents types, des plus anciennes aux plus modernes, y compris une patinoire qui accueillait une équipe de la Ligue de hockey de l'Ontario et qui avait ses propres exigences.

Le projet a également intégré une approche « zéro émission nette au fil du temps », ce qui signifie que des feuilles de route ont été créées pour minimiser les déchets et optimiser la durée de vie des équipements. Tout en harmonisant les rénovations aux immobilisations avec le renouvellement nécessaire des équipements, et en donnant la priorité aux améliorations des opérations afin d'obtenir des réductions le plus rapidement possible.

L'équipe a mené trois phases de travail :

  1. Examen des données relatives à l'énergie et aux bâtiments, des dessins clés, des plans d'investissement et de tout audit énergétique ou évaluation de l'état des bâtiments antérieurs, et visites sur place pour vérifier et recueillir des renseignements supplémentaires.
  2. Organisation d’ateliers de conception intégrée et d'examen des immobilisations avec des gestionnaires de bâtiments, des experts techniques et d'autres parties prenantes pour créer et évaluer des solutions et des plans.
  3. Création d'une étude de faisabilité pour chaque patinoire, fournissant un résumé de l'état actuel du bâtiment et des objectifs d'émissions, un calendrier sur la façon d'atteindre les réductions progressivement, une liste de mesures potentielles et une analyse financière du cycle de vie.

Les obstacles

Le principal obstacle était la difficulté de trouver des données pertinentes sur les bâtiments et les tendances. En particulier, il n’y avait pas de plans pour certains des bâtiments les plus anciens, et on ne disposait pas de données pour de nombreux systèmes. 

Les résultats

Les résultats de ce projet montrent qu'il est non seulement possible pour les patinoires municipales de passer à la carboneutralité, mais aussi que c'est financièrement faisable. En fait, sur toute la durée de vie d'une patinoire, la réduction des émissions a des retombées économiques positives si l'on tient compte des coûts totaux d'exploitation, d'entretien et de renouvellement des équipements du bâtiment.

Les études de faisabilité ont démontré que l’on peut obtenir une diminution moyenne de 85 % des émissions. Cela va de 26 % pour les mesures purement opérationnelles à 99 % dans le meilleur des cas.

Collectivement, en suivant les feuilles de route, les municipalités et les patinoires participantes seront en mesure d’abaisser les émissions totales de 2 189 tonnes d’équivalent CO2 d'ici 2050.

Les participants au projet ont créé un guide en partenariat avec la FCM sur les patinoires carboneutres, et d'autres municipalités ont demandé de l'aide pour mener leurs propres études.

Les retombées

Outre la réduction des émissions, les avantages de la modernisation des bâtiments carboneutres sont les suivants :

  • Avantages supplémentaires sur le plan écologique, tels que l’atténuation de la pollution
  • Réduction des déchets, grâce à l'optimisation de la durée de vie des infrastructures
  • Incidence sociale positive, notamment sur la santé, la productivité et le confort des travailleurs
  • Avantages économiques, p. ex., la diminution des factures d'énergie

Bien que ce type de rénovation entraîne souvent des dépenses en immobilisations plus élevées que l'entretien habituel des bâtiments, les économies réalisées grâce à la baisse des factures d'énergie peuvent compenser ces coûts, surtout lorsqu'elles sont calculées sur toute la durée de vie du bâtiment. La clé est de planifier à l'avance et de programmer les améliorations écoénergétiques au moment où il est déjà prévu de moderniser les équipements.

Rénover les bâtiments pour en améliorer l'efficacité énergétique plutôt que d'en construire de nouveaux présente l'avantage supplémentaire d'éviter les émissions de carbone initiales associées à la fabrication de tout nouveau bien.

Les enseignements tirés

La cohorte a formulé les recommandations suivantes à l'intention des municipalités qui souhaitent créer leurs propres plans « zéro émission nette » :

  1. Rassembler les données et la documentation relatives au bâtiment le plus tôt possible, afin de ne pas ralentir le processus.
  2. Prévoir de mettre en place un système d'automatisation des bâtiments le plus tôt possible. Ce type de système couvrant l'ensemble du bâtiment permet d’optimiser la collecte de données et facilite la reconnaissance des tendances et des possibilités d'économies.
  3. Travailler collectivement, si possible, dans une cohorte avec laquelle vous pouvez partager des idées, des compétences et des risques. Établir une approche de conception intégrée qui englobe toutes les parties prenantes en vue de faciliter l'adhésion et d’éviter les omissions coûteuses.
  4. Planifier les mesures dans le temps, en commençant par les améliorations opérationnelles (pour obtenir des résultats rapides) et en planifiant les rénovations en fonction des budgets et des remplacements prévus.
  5. Intégrer le coût du cycle de vie pour mettre en évidence les émissions et les économies de coûts à long terme.

L’équipe a également souligné la valeur d'une méthode axée sur le coaching et le soutien par les pairs pour le partage des connaissances. Par exemple, l'un des moyens de réduire considérablement les émissions dans les patinoires est de passer d'un revêtement de glace à l'eau chaude à un revêtement à l'eau froide. Bien que la méthode à l'eau froide soit tout aussi efficace lorsqu'elle est appliquée correctement, les exploitants peuvent considérer qu'un tel changement est risqué étant donné que la qualité de la glace est si importante pour les utilisateurs des installations. Climate Challenge Network a organisé un webinaire sur cette méthode avec des exploitants de patinoires utilisant déjà la technologie de l'eau froide, afin qu'ils puissent répondre aux questions de leurs pairs et les convaincre à faire le saut.

Les prochaines étapes

Les municipalités et patinoires participantes sont en train de passer à la phase suivante du projet : trouver des fonds pour mettre en œuvre leurs feuilles de route. Avec Climate Challenge Network, elles travaillent sur différents moyens de partager les connaissances à part le guide, notamment des webinaires. En outre, il est prévu de mener une étude de cohorte similaire sur un autre élément important des infrastructures municipales : les piscines.

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de gestion des actifs naturel

icon heart

3 500

œufs de tortue sauvés

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Sommaire

Les routes et les véhicules en circulation constituent une source importante de blessures et de mortalité pour la faune sauvage; les experts en écologie routière cherchent des moyens d'améliorer cette situation, notamment pour les espèces en péril. Dans une collectivité de l’Ontario, un projet de construction routière a été l'occasion de tenter une nouvelle approche en vue de réduire l’impact sur les tortues et les serpents. Un groupe de partenaires a uni ses forces pour sauver des reptiles au bord de la route et étudier l'efficacité de diverses méthodes d'atténuation. Le résultat? Plus de 3 500 œufs de tortue sauvés, à un coût inférieur à celui des clôtures traditionnelles.

Contexte

Le canton d’Archipelago englobe plusieurs milliers d'îles au centre de l'Ontario, le long de la côte est de la baie Georgienne (lac Huron), ainsi qu'un certain nombre de lacs intérieurs. Il compte une population totale de 13 332 résidents, dont 979 y vivent à l'année, et fait partie du territoire traditionnel de la Première Nation Shawanaga.

Le canton fait partie de la réserve de la biosphère de la baie Georgienne (Mnidoo Gamii), désignée par l'UNESCO en 2004 comme un modèle de développement durable situé sur le territoire traditionnel des peuples Anishinabek.  Le canton lui-même considère que la gestion durable des actifs et la préservation de l'environnement naturel comptent parmi ses principes fondamentaux. En 2019, la région est devenue un lieu prioritaire désigné par les collectivités pour les espèces en péril, ce qui signifie que le canton reçoit des fonds d’Environnement et Changement climatique Canada pour soutenir les efforts de la collectivité visant à protéger les espèces en voie de disparition.

La fragmentation de l'habitat due aux routes est reconnue dans le monde entier comme une grave menace pour la faune sauvage. L’« écologie routière » est un champ d’étude qui vise à mieux comprendre ce problème et les meilleurs moyens de l'atténuer, notamment la manière dont les routes sont construites et entretenues. Les tortues sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par les routes et ce, pour un certain nombre de raisons :

  • La plupart des espèces prennent jusqu’à 20 ans pour atteindre la maturité reproductive.
  • Il faut environ 1 200 à 1 400 œufs, soit une soixantaine d'années, pour qu'une seule tortue se renouvelle dans la nature.
  • Les tortues et autres reptiles ont besoin de la connectivité des habitats pour s'alimenter, s'accoupler, nicher et hiverner; les routes constituent un obstacle de taille au déplacement en toute sécurité de ces animaux entre les zones d'habitat.
  • Il n'est pas rare que des tortues soient tuées par des véhicules avant d'atteindre l’âge de la reproduction.
  • Les données indiquent que de nombreuses espèces de tortues sont en déclin spécifiquement à cause de la mortalité routière.

La manière habituelle d'atténuer les dommages causés à la faune pendant les travaux routiers est d'installer des clôtures d'exclusion. Bien que cette mesure puisse être efficace, elle n'est en place que pendant les travaux de construction proprement dits et peut en fait créer des problèmes supplémentaires si la structure de la clôture est endommagée. Ce type d’installation peut également être coûteux dans des environnements riches en roche-mère, comme ceux que l'on retrouve dans la région d'Archipelago.

Le défi

En 2020, un projet routier a donné l’occasion de recourir aux pratiques exemplaires de l’écologie routière et de vérifier leur efficacité.

La route communautaire de Skerryvore relie la collectivité de Skerryvore à l'autoroute 69 et permet aux résidents de la Première nation Shawanaga d'accéder à une zone humide et à des frayères importantes sur le plan écologique. Il fallait refaire le revêtement d’un tronçon de 12 kilomètres de cette route, avec le remplacement des ponceaux.

Les parties prenantes en sont venues à la conclusion qu'il s'agissait d'une bonne occasion d'étudier l'utilisation, par les reptiles, de la route et de la zone environnante, tout en étudiant les moyens de réduire les dommages causés aux tortues et aux serpents pendant et après la construction.

L’approche

Afin de répondre aux exigences de ce projet, et en se fondant sur les enseignements tirés d'autres projets de surveillance des routes et d'écloserie de tortues par des groupes tels que la Première nation Magnetawan, un partenariat d'organisations locales s'est formé. Ce partenariat regroupait le canton, la Première nation Shawanaga, la réserve de la biosphère de la baie Georgienne (GBB), l'Université Laurentienne, Tatham Engineering et les entreprises de construction locales Hall Construction et Fowler Construction.

Étalé sur deux ans, ce projet a permis au canton, à la Première Nation et à GBB d’étudier amplement l'efficacité de diverses mesures d'atténuation. En 2020, les équipes ont remis en état des ponceaux et mis en place des enrochements, un ensemble de pierres détachées, en bordure des zones humides. En 2021, elles ont refait le revêtement de la route.

Tous les partenaires ont collaboré en vue d’assurer la sécurité des reptiles et de leurs oeufs. Par exemple :

  • Le personnel et les ouvriers du bâtiment ont reçu des renseignements sur les espèces de reptiles locales et une formation sur la reconnaissance, la manipulation et le déplacement des tortues et des serpents dans des zones de construction. Ils ont également participé à des événements de libération des éclosions.
  • Le personnel de la réserve de GBB et de la Première Nation était présent et sur appel pendant la construction pour aider les reptiles et déplacer les nids de serpents et de tortues trouvés sur le bord des routes vers les bureaux de GBB aux fins d’incubation.
  • En collaboration avec la Première Nation Shawanaga, l'équipe a intégré les connaissances traditionnelles autochtones dans le déroulement du projet, par exemple en utilisant une signalisation bilingue et en incluant une offrande de tabac lors des relevés routiers quotidiens.
  • Les travaux comprenaient la mise en place d'un enrochement et le revêtement des accotements de la route. Ces deux méthodes font l'objet de recherches par GBB et l'Université Laurentienne comme moyen de dissuader les tortues de nicher sur le bord des routes.

La partie étude du projet comportait deux types d'enquêtes : la mortalité routière et la nidification. Ces données ont aidé les chercheurs à comprendre où et quand les reptiles utilisaient la route et dans quel but, par exemple, pour se prélasser, nicher ou la traverser. Elles sont utiles pour guider et évaluer les mesures d'atténuation à la fois dans le canton et ailleurs.

L’équipe a également veillé à faire participer la collectivité au projet, par l’entremise de l'éducation et d'événements. En 2021, par exemple, les bureaux de la réserve ont organisé des visites d'écloseries de tortues ouvertes au public.

Les résultats

L’une des principales conclusions de ce projet est que la nouvelle approche des obstacles est à la fois plus respectueuse de l'environnement et plus rentable que ce qui est généralement utilisé.

En associant les ouvriers du bâtiment aux efforts de conservation et en les formant aux soins des reptiles trouvés sur le site, ces partenaires ont acquis un sentiment d'appartenance et de responsabilité, ainsi que de nouvelles compétences qu'ils pourront mettre à profit dans le cadre d’autres projets.

Les retombées

Le projet a apporté un certain nombre d'avantages à la collectivité et à l'environnement local :

  • En évitant d’installer des clôtures d'exclusion, l’équipe a éliminé un certain nombre d'effets néfastes. Il y a eu moins de perturbation de l'habitat, aucun risque de laisser du plastique ou du métal sur place, et moins d'émissions de GES provenant des équipements et des véhicules.
  • En 2021, a fait l’économie de 297 kg de gaz à effet de serre par l’utilisation de vélos électriques en remplacement des véhicules à essence
  • Les efforts déployés afin de mobiliser la communauté locale ont permis aux résidents de participer au projet, à tel point qu'ils ont même apporté du café à l'équipe de construction. La population locale est désormais plus consciente de la valeur culturelle et écologique des serpents et des tortues.
  • Les connaissances acquises ont permis d'orienter les mesures de conservation et d’accomplir d'autres études visant à évaluer la reproductibilité. Les enseignements tirés seront appliqués aux meilleures pratiques pour les services de travaux publics.
  • La protection des espèces et des habitats constitue un moyen déterminant d’accroître la résilience climatique. Au cours des deux années du projet, plus de 3 300 tortues ont été relâchées dans les zones humides situées le long de la route de Skerryvore.
  • Le projet a été l'occasion pour le canton, la réserve de la biosphère de la baie géorgienne, l'Université Laurentienne et la Première Nation Shawanaga de collaborer et d'apprendre à connaître les capacités et les besoins de chacun.

Les enseignements tirés

L’une des principales réussites a été la coopération entre de nombreuses organisations liées à la région. En particulier, c'était une excellente occasion pour GBB et le canton d’Archipelago de s'associer à la Première Nation Shawanaga en vue de mener un projet important pour toutes les parties concernées.

Cette collaboration a bien fonctionné en grande partie parce que les partenaires avaient entretenu leurs relations pendant des années, développant ainsi la confiance et la réciprocité. À l’intention des autres municipalités qui souhaiteraient s'engager dans des partenariats semblables, Steven Kell, biologiste expert en espèces en péril et coordonnateur de projet au sein de la Première Nation Shawanaga, aimerait donner les conseils suivants :

  • Prenez contact avec les Premières nations et les autres groupes autochtones de votre région, et renseignez-vous sur leurs capacités et leurs méthodes préférées de communication et de collaboration. N’oubliez pas que toutes les communautés ne disposent pas de spécialistes dans leur personnel; il est donc utile d'employer un langage clair.
  • Transmettez toutes les étapes d'un projet aux communautés autochtones locales afin qu'elles puissent adapter leur participation en fonction de leurs capacités. Certaines parties d'un projet peuvent être plus applicables, ou mieux correspondre à leur réalité.
  • Découvrez comment les communautés utilisent et ont utilisé les terres en question, et à quels usages elles aimeraient les destiner à l’avenir. Par exemple, certains membres de la Première nation Shawanaga accèdent à leurs terres à pied ou en VTT; une clôture à reptiles pourrait constituer un obstacle. Les plans de construction devraient donc prévoir des options permettant de le franchir.

Kell souligne également certains enseignements tirés sur un plan plus général :

  • Il est bénéfique de mobiliser plusieurs partenaires dès le départ, y compris en ce qui concerne l'équipe de construction. Si, au départ, ils pouvaient être réticents à l'idée de travailler en appliquant de nouvelles méthodes, ils finiront par reconnaître la valeur de la surveillance précoce de l'environnement, en constatant combien cela facilite les choses par la suite.
  • Il importe de disposer de bonnes données lorsque l'on tente d'appliquer des techniques d'atténuation, et il peut s'avérer utile, en fin de compte, de retarder un projet en vue de recueillir les renseignements nécessaires.
  • Pensez à l'avenir – et soyez honnête quant aux capacités d'entretien à long terme – lorsque vous décidez des meilleures stratégies de protection de la faune. Une technique moins efficace qui nécessite moins d’entretien peut être meilleure à long terme qu'une technique plus efficace qui échoue rapidement.
  • La présence sur le terrain et le fait de communiquer avec les parties prenantes constituent une bonne mesure de sensibilisation et les incitent à être plus prudents.

Les prochaines étapes

L’étude visant à évaluer dans quelle mesure les enrochements et les accotements pavés dissuadent les tortues de nicher au bord des routes se poursuivra pendant de nombreuses années. Lorsqu'elle sera terminée, les résultats seront partagés afin que d'autres municipalités, et d'autres espèces en péril, puissent en bénéficier.

Citation :

« La participation de l'équipe de construction au volet pratique des travaux en biologie a permis de créer un lien avec les espèces protégées et de renforcer la coopération et la protection, car celle-ci se sentait véritablement responsable des animaux et des sites qu’elle devait préserver. »

– Steven Kell, biologiste expert en espèces en péril et coordonnateur de projet, Première Nation Shawanaga

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Contexte

Au cours des dix dernières années, la ville de Kelowna, en Colombie-Britannique, a fait de grands progrès dans l’avancement de son programme de gestion des actifs, grâce en partie à une subvention du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM) de la FCM. La subvention a aidé la ville à élaborer une politique, un cadre et une stratégie de gestion des actifs qui ont défini les rôles et les responsabilités et orienté les principales initiatives, notamment la mise en œuvre d’un système informatisé de gestion de l’entretien (SIGE) et les mises à jour apportées aux plans de gestion des actifs qui sont intégrés aux plans financiers à long terme. Cette subvention permet d’assurer la cohérence de la gestion des actifs ainsi que de la coordination des activités et des investissements dans tous les secteurs d’activité (par ex., les transports, les parcs, les services publics, les bâtiments municipaux).

En octobre 2022, le PGAM a approuvé 129 subventions pour des activités de gestion des actifs de gouvernements locaux en Colombie-Britannique, dont 55 sont terminées et les autres en cours. Le PGAM a également financé quatre organisations partenaires en Colombie-Britannique qui, avec les partenaires nationaux du Programme, ont touché 100 administrations locales dans cette province par l’entremise d’activités de formation et de sensibilisation à la gestion des actifs.

Points saillants

  • La participation précoce et permanente du conseil, des hauts responsables, du personnel et de la collectivité.
  • Une politique, un cadre et une stratégie de gestion des actifs municipaux, approuvés par la haute direction et communiqués au conseil, détaillant les rôles et les responsabilités en matière de gouvernance et les rôles de gérance des programmes.
  • Mise en œuvre d’un SIGE utilisé par plus de 700 employés pour planifier l’entretien et faire le suivi de l’état de 30 000 infrastructures.
  • Mises à jour régulières des plans de gestion des actifs qui sont intégrés au plan financier au moyen d’une mise à jour annuelle du plan d’immobilisations décennal.
  • Plus de 30 % du budget d’immobilisation de la municipalité est investi dans le renouvellement des actifs.

Défi

Kelowna est une municipalité de 143 000 habitants située dans la vallée de l’Okanagan, dans le sud de la Colombie-Britannique. Elle est confrontée à des défis que connaissent de nombreuses municipalités canadiennes : infrastructures vieillissantes, déficit considérable lié à ces infrastructures, collectivité en pleine croissance et demandes de services toujours plus nombreuses. Lorsqu’elle a commencé son parcours de gestion des actifs en 2012, la municipalité ne disposait pas de stratégie formelle de gestion des actifs, et ses secteurs d’activité ne communiquaient pas toujours bien, ce qui entraînait une prise de décision fragmentée et d’autres inefficacités.

Approche

L’équipe de Kelowna a choisi de faire participer le conseil, la haute direction, le personnel et la collectivité dès le début, même en sachant qu’il y aurait des lacunes dans l’information communiquée. Cette participation précoce leur a permis d’acquérir des connaissances diverses et d’adapter le programme afin de répondre au mieux aux besoins de la collectivité.

Le fait de suivre une formation spécialisée auprès de la FCM, de NAMS Canada et du Réseau canadien des gestionnaires d’actifs a aidé l’équipe à trouver la voie à suivre. Elle a établi les responsabilités des secteurs d’activité (p. ex., planification de l’entretien et suivi de l’état des actifs, détermination du moment du renouvellement des actifs, participation à la planification de la gestion des actifs), a élaboré des indicateurs de rendement clés.   Elle a invité les membres de la collectivité à participer par l’entremise d’un outil en ligne, qui leur demandait de choisir les infrastructures et les services qui étaient importants pour eux, tout en essayant d’équilibrer le budget et les besoins concurrents.

Kelowna emploie une suite logicielle prête à l’emploi pour son système de gestion de la maintenance, avec des modèles qui sont personnalisable à chaque secteur d’activité. Toutefois, il ne s’agit que d’un outil et, pour susciter l’adhésion et accroître le rendement du capital investi, l’équipe a veillé à ce que les quelque 700 membres du personnel fassent partie intégrante du processus de personnalisation.

Principales étapes :

  • Créer des rôles de gestion des actifs et de gestion du changement qui combinent une perspective humaine et commerciale, afin de gérer les enjeux liés à la mise en œuvre et à la maintenance.
  • L’équipe de gestion des actifs de Kelowna dispose de trois rôles associés à la gestion des actifs (gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations, gestionnaire de la planification des actifs et gestionnaire des systèmes des actifs) pour promouvoir le programme. L’équipe de base compte également deux analystes d’affaires issus des services de l’information et deux coordonnateurs des actifs issus de la division des infrastructures.
  • Relier les données relatives aux actifs à la planification financière à long terme. Les données sont utilisées pour les mises à jour annuelles du plan décennal d’immobilisations, et le déficit d’infrastructure est suivi comme une mesure de rendement.
  • Renforcer l’engagement descendant et ascendant, et établir des responsabilités claires, notamment en détaillant les rôles et les responsabilités de gouvernance dans la politique de gestion des actifs et en décrivant les rôles de gestion des programmes.
  • Convoquer un comité directeur et une équipe interfonctionnelle de gouvernance pour la gestion des actifs afin de rester sur la bonne voie.
  • Tirer profit des ressources du site Web de la FCM pour élaborer la stratégie et la feuille de route.

« La gestion du changement est un élément important et permanent de tout programme de gestion des actifs réussi, et elle peut se perdre dans les dédales de la recherche de données et d’outils. Maintenez les personnes informées et engagées, et définissez des attentes et des responsabilités claires – puis assurez-vous de la conformité si nécessaire. »

– Joel Shaw, Gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations

Obstacles

La gestion du changement et des attentes a constitué un défi de taille. La gestion des actifs n’est ni rapide ni simple et, comme prévu, il y a eu de la résistance. Toutefois, l’approbation rapide et explicite du conseil et de la haute direction ainsi qu’un message fort indiquant que la participation était obligatoire ont permis d’obtenir l’adhésion de tous. En fait, dès que les avantages de l’utilisation des données de gestion des actifs pour éclairer les décisions et soutenir les demandes budgétaires ont été démontrés dans la pratique, bon nombre des personnes qui s’étaient montrées sceptiques ont fini par faire partie des utilisateurs les plus enthousiastes.

Un homme se tient dans une salle des installations tenant et regardant une tablette.

Résultats

La politique, le cadre et la stratégie de gestion des actifs municipaux de Kelowna sont entièrement approuvés par la haute direction et communiqués au conseil. Kelowna investit maintenant plus de 30 % de son budget dans le renouvellement des actifs.

La municipalité a élaboré et applique de solides politiques et processus de gestion des actifs municipaux qui permettent de maintenir la continuité et la cohérence.

En intégrant la planification, les finances, l’exploitation et l’ingénierie, Kelowna a établi une vue d’ensemble entre les attentes de la collectivité et les infrastructures et services, réduisant ainsi la fragmentation.

Disposer de bonnes données sur la gestion des actifs signifie que Kelowna connaît ses déficits et ses lacunes, des bâtiments aux parcs en passant par les canalisations et les chaussées. Les données sont utilisées pour prendre des décisions ciblées en matière de renouvellement des actifs et d’entretien préventif, afin de prolonger la durée des actifs et de réduire les coûts d’exploitation.

Dans de nombreux secteurs d’activité qui étaient auparavant axés sur les documents papier, les bons de travail, les inspections et les demandes de service sont maintenant accessibles en ligne, ce qui facilite le partage des activités de manière transparente entre le bureau et le terrain. On a ainsi obtenu des gains d’efficacité opérationnelle et des données de meilleure qualité tout en diminuant le dédoublement des efforts. L’accès aux données numériques en temps quasi immédiat signifie que le personnel peut suivre les tendances, les données historiques et l’état actuel des travaux d’un seul coup d’œil, ce qui favorise une fois de plus une prise de décision avisée.

Leçons tirées

 « Accablant » est un mot qui revient souvent dans le contexte de la gestion des actifs, notamment dans les municipalités qui viennent de se lancer. Kelowna a délibérément choisi une approche à la fois pragmatique et systématique, en veillant à ce qu’elle soit adaptée aux ressources disponibles et aux capacités de la municipalité.

L’engagement continu du personnel et la formation opportune des utilisateurs sont essentiels. En fin de compte, ce sont les gens qui effectuent la gestion des actifs, et le succès vient en les aidant à comprendre le processus et à reconnaître et apprécier ses avantages.

Avec le recul, Kelowna aurait dû faire participer les secteurs d’activité plus tôt, afin de cerner et d’optimiser leurs processus, et leur demander de désigner des experts en la matière.

Prochaines étapes

Kelowna met à jour son plan de gestion des actifs (Plan d’infrastructure 2040), dont la publication est prévue en 2024, et modifie ses plans actuels pour y inclure les aspects climatiques et les actifs naturels.

Ressources connexes

Personne-ressource

Joel Shaw, P.Eng.
Gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations
Ville de Kelowna, Colombie-Britannique

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Cette ressource a été créée par le Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM).

Le PGAM a été conçu pour aider les municipalités canadiennes à renforcer leurs décisions en matière d’investissement dans les infrastructures en fonction de données fiables et de bonnes pratiques en matière de gestion des actifs. Ce programme de huit ans et de 110 millions de dollars a été financé par le gouvernement du Canada et géré par la Fédération canadienne des municipalités. Il a été réalisé en partenariat avec les associations municipales, provinciales et territoriales, et d’autres intervenants clés.

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Contexte

La municipalité rurale de Manitou Lake, en Saskatchewan, se trouve au sud de Lloydminster, tout près de la frontière de l’Alberta. Elle a été constituée en 1910 et un peu plus de 500 personnes vivent sur son vaste territoire de 840 kilomètres carrés. Ses principales industries sont l’agriculture et l’extraction de pétrole lourd, et une grande partie de ses 360 kilomètres de routes aménagées sont utilisés pour acheminer le pétrole par camion jusqu’au lieu de traitement.

L’obtention d’une subvention du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM) a permis à Manitou Lake d’élaborer ses plans de gestion des actifs, en particulier pour les routes et les ponts, et de fournir une formation au conseil et au personnel.

« Le financement du PGAM a permis au conseil et au personnel de collaborer à améliorer notre programme de gestion des actifs, en particulier pour les registres de risques et de niveaux de service. Cela nous aide à prendre des décisions cruciales concernant les actifs d’infrastructure pendant la récession économique. »

– Joanne Loy, directrice générale des affaires municipales

De 2017 à 2022, le PGAM a financé 226 subventions de gestion des actifs pour des projets municipaux dans toute la Saskatchewan, et a procuré des formations et de l’éducation par l’intermédiaire de partenaires financés par le Programme à plus de 400 municipalités de la province.

Points saillants

  • La formation en gestion des actifs aide le conseil et le personnel à « parler le même langage propre à la gestion des actifs » et à instaurer une compréhension commune de leurs objectifs.
  • La volonté du conseil d’égaler l’investissement du PGAM et de suivre la formation a été déterminante pour la réussite de l’opération.

Défi

Lorsque les dirigeants municipaux reconnaissent la nécessité d’un changement, que ce soit en réaction à des pressions économiques, réglementaires ou sociales ou en tant que mesure proactive pour mieux servir les résidents, cela donne une orientation positive qui peut conduire à une amélioration durable. Manitou Lake a mis au point ses systèmes de gestion des actifs en partie en raison des exigences réglementaires relatives aux immobilisations corporelles, et en réponse à une question simple : « Comment pouvons-nous rendre plus utiles tous les renseignements dont nous disposons, au-delà de la simple création d’états financiers? »

Depuis 2016, le conseil a également été confronté à des décisions difficiles en matière de prestation de services, consistant à distinguer ce qui est essentiel et ce qui peut attendre, en raison d’une diminution de près de 30 % des recettes fiscales provoquée par des changements démographiques et économiques.

Vue aérienne d’une nouvelle route en gravier, entre des champs verts et dorés, avec une chargeuse de matériaux de construction près d’un petit marécage.

Approche

Avec seulement quatre employés à temps plein, la directrice générale des affaires municipales et le contremaître sont les principaux champions de la gestion des actifs. Au fil des ans, le personnel a suivi diverses formations, notamment auprès de l’Institute of Public Works Engineering Australasia (IPWEA) et de partenaires de la FCM tels que NAMS Canada, Asset Management Saskatchewan (AMSK) et le Réseau canadien des gestionnaires d’actifs. En 2016, la directrice générale des affaires municipales a obtenu son certificat professionnel en planification de la gestion d’actifs de NAMS Canada.

Manitou Lake a également travaillé avec M. Gordon Sparks de l’Université de la Saskatchewan (qui voulait créer une communauté de pratique, devenue plus tard AMSK) afin d’élaborer un plan de gestion des actifs pour 56 kilomètres de routes de transport lourd, estimant que la réduction de la planification à un petit tronçon rendrait le processus plus facile à gérer. Par la suite, par l’entremise du financement du PGAM, Dorian Wandzura de LadderUp Consulting Ltd a offert au conseil une formation en gestion des actifs.

Obstacles

Il a été difficile de trouver du temps, et la planification de la gestion des actifs a parfois tendance à être mise de côté au profit d’autres tâches et responsabilités. Le fait de connaître la valeur que cela pourrait apporter et les objectifs finaux a aidé le conseil à garder le cap.

Il a aussi été ardu d’amener – et de maintenir – tout le monde sur la même longueur d’onde, en particulier avec le renouvellement du conseil après les élections bisannuelles. Cependant, la concentration sur la régularité des formations et du dialogue a contribué à maintenir une continuité et une compréhension commune.

Le personnel n’était parfois pas certain de faire de la « bonne » gestion d’actifs ni de connaître la meilleure façon de créer les plans et d’adapter les données. L’accès à une expertise externe pour rassembler les différents éléments a été un avantage, tout comme les ressources de la FCM telles que l’Échelle de préparation pour la gestion des actifs, l’outil de communication Lancez le dialogue sur la gestion des actifs dans votre municipalité, le guide Comment élaborer une politique et une stratégie de gestion des actifs ainsi que les vidéos et les webinaires.

Résultats

Manitou Lake dispose désormais d’un plan stratégique de gestion des actifs et d’une feuille de route associée, ainsi que de plans de gestion des actifs pour les routes à transport lourd/fort trafic, les routes pavées et en gravier et les ponts. Un plan pour les équipements et les bâtiments est en cours de réalisation.

Le personnel a mis au point une échelle d’évaluation de l’état, qu’il a utilisée pour l’ensemble des routes. Le conseil connaît cette échelle et la considère comme un outil précieux.

Le conseil dispose de meilleurs renseignements sur lesquels fonder ses décisions en matière de prestation de services, ainsi que d’une compréhension claire des risques et des coûts associés aux modifications des niveaux de service. Il s’efforce également d’établir et de respecter un plan structuré de prise de décision afin de minimiser les risques et d’améliorer le service aux résidents.

Le personnel fait appel à la feuille de route de la gestion des actifs pour faire participer régulièrement le conseil aux décisions concernant les niveaux de service et de risque, et il ajuste les niveaux en fonction des besoins et des priorités stratégiques. Ces activités renforcent la communication avec les contribuables concernant les niveaux de service actuels, le coût du maintien de ces niveaux et les conséquences d’un changement.

Leçons apprises

Une planification réussie de la gestion des actifs nécessite un véritable partenariat qui comporte un dialogue régulier entre le personnel et le conseil. La mobilisation du conseil en tant que participant actif non seulement lors du processus d’apprentissage, mais aussi lors de l’établissement des niveaux de service a instauré un climat de confiance et d’engagement envers les résultats. Tout le monde comprend que si la planification de la gestion des actifs peut être un défi, il existe aussi des risques et des conséquences à ne pas le faire.

Si la planification de la gestion des actifs permet de guider et d’orienter un solide dialogue, elle ne procure pas de réponses immédiates. Il reste encore à déployer des efforts pour comprendre les renseignements obtenus, savoir comment les appliquer et tenir compte de l’évolution des conditions et des besoins de la collectivité.

La gestion des actifs est un processus orienté vers l’avenir qui témoigne d’une diligence raisonnable et qui aide à gérer le changement. Plutôt qu’un exercice administratif ou financier « définitif », il s’agit d’un processus continu visant à améliorer la prise de décision.

Prochaines étapes

Manitou Lake continue de s’efforcer de faire participer le conseil, et surtout les nouveaux conseillers. Cela permet de s’assurer qu’ils perçoivent la valeur de la gestion des actifs et qu’ils comprennent la nécessité d’y consacrer du temps.

La municipalité examinera les répercussions des changements climatiques sur le rendement des actifs.

La planification de la relève est également à l’ordre du jour, afin d’acquérir des connaissances, de transférer des renseignements et de veiller à ce que les bonnes pratiques de gestion des actifs se poursuivent même en cas de rotation du personnel et du conseil.

Personne-ressource

Joanne Loy
Directrice générale des affaires municipales
Municipalité rurale de Manitou Lake, Saskatchewan

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Cette ressource a été créée par le Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM).

Le PGAM a été conçu pour aider les municipalités canadiennes à renforcer leurs décisions en matière d’investissement dans les infrastructures en fonction de données fiables et de bonnes pratiques en matière de gestion des actifs. Ce programme de huit ans et de 110 millions de dollars a été financé par le gouvernement du Canada et géré par la Fédération canadienne des municipalités. Il a été réalisé en partenariat avec les associations municipales, provinciales et territoriales, et d’autres intervenants clés.

Vous voulez découvrir tous les projets financés par le FMV? Consultez notre Base de données des projets approuvés pour obtenir une description détaillée des projets financés et inspirez-vous des projets d’autres municipalités de toutes tailles et de toutes les régions du Canada.

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