Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de rénovation des bâtiments de loisirs

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85%

diminution moyenne des émissions

icon CO2

2 189

tonnes d’équivalent CO2 d’abaisser d'ici 2050 (collectivement)

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Sommaire

De nombreuses municipalités canadiennes ont déclaré une urgence climatique et cherchent des façons de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les patinoires comptent parmi les principaux responsables de ces émissions, puisqu'elles représentent environ un quart de la consommation d'énergie des bâtiments municipaux.  Afin de trouver des moyens rentables d’atténuer l'empreinte carbone de ces installations, un groupe de municipalités s'est associé pour analyser la question et créer des feuilles de route sur la carboneutralité pour elles-mêmes, ainsi qu'une marche à suivre pour les autres patinoires. Les résultats ont révélé une économie potentielle moyenne par patinoire de 243,3 tonnes d’équivalent CO2 d'ici 2050, et montrent que non seulement les rénovations carboneutres sont rentables lorsqu'elles sont bien planifiées, mais qu'elles présentent également des avantages sur le plan social, écologique et économique allant au-delà de la réduction des émissions.

Contexte

Lorsque les collectivités canadiennes examinent les émissions de gaz à effet de serre produites par les bâtiments municipaux, elles se rendent compte que les patinoires se démarquent. Rien que sur le plan mathématique, celles-ci constituent un objectif important de réduction des émissions, car elles représentent généralement de 20 à 30 % de la consommation d'énergie du portefeuille de bâtiments municipaux. Mais elles sont également déterminantes du point de vue de la communication, car ces centres communautaires bien utilisés peuvent mettre en valeur l'action climatique en servant d'exemple sur la façon de rénover les bâtiments et d'améliorer l’exploitation de manière à atteindre les objectifs fixés en matière d'efficacité et de climat.

Le défi

Malgré une volonté de changement, de nombreuses municipalités ne disposent pas des ressources nécessaires pour mener à bien un plan approfondi pour ce type de mise à niveau des immobilisations. C'est pourquoi un groupe de sept municipalités du sud de l'Ontario se sont associées au Climate Challenge Network, un organisme sans but lucratif, en vue de mener un projet pilote ayant deux objectifs principaux :

  1. Déterminer la meilleure façon de diminuer les émissions de gaz à effet de serre des patinoires municipales et, à terme, les éliminer.
  2. Mettre au point une démarche pour les autres patinoires.

L’approche

Les sept municipalités - Toronto, Brampton, Markham, Barrie, Caledon, Halton Hills et King - ont soumis un total de neuf patinoires à l'étude.

Cette approche par cohorte a permis non seulement de partager les efforts, les risques et les enseignements, mais aussi de recueillir un large éventail de données utiles. Les patinoires soumises à l’étude étaient de différents types, des plus anciennes aux plus modernes, y compris une patinoire qui accueillait une équipe de la Ligue de hockey de l'Ontario et qui avait ses propres exigences.

Le projet a également intégré une approche « zéro émission nette au fil du temps », ce qui signifie que des feuilles de route ont été créées pour minimiser les déchets et optimiser la durée de vie des équipements. Tout en harmonisant les rénovations aux immobilisations avec le renouvellement nécessaire des équipements, et en donnant la priorité aux améliorations des opérations afin d'obtenir des réductions le plus rapidement possible.

L'équipe a mené trois phases de travail :

  1. Examen des données relatives à l'énergie et aux bâtiments, des dessins clés, des plans d'investissement et de tout audit énergétique ou évaluation de l'état des bâtiments antérieurs, et visites sur place pour vérifier et recueillir des renseignements supplémentaires.
  2. Organisation d’ateliers de conception intégrée et d'examen des immobilisations avec des gestionnaires de bâtiments, des experts techniques et d'autres parties prenantes pour créer et évaluer des solutions et des plans.
  3. Création d'une étude de faisabilité pour chaque patinoire, fournissant un résumé de l'état actuel du bâtiment et des objectifs d'émissions, un calendrier sur la façon d'atteindre les réductions progressivement, une liste de mesures potentielles et une analyse financière du cycle de vie.

Les obstacles

Le principal obstacle était la difficulté de trouver des données pertinentes sur les bâtiments et les tendances. En particulier, il n’y avait pas de plans pour certains des bâtiments les plus anciens, et on ne disposait pas de données pour de nombreux systèmes. 

Les résultats

Les résultats de ce projet montrent qu'il est non seulement possible pour les patinoires municipales de passer à la carboneutralité, mais aussi que c'est financièrement faisable. En fait, sur toute la durée de vie d'une patinoire, la réduction des émissions a des retombées économiques positives si l'on tient compte des coûts totaux d'exploitation, d'entretien et de renouvellement des équipements du bâtiment.

Les études de faisabilité ont démontré que l’on peut obtenir une diminution moyenne de 85 % des émissions. Cela va de 26 % pour les mesures purement opérationnelles à 99 % dans le meilleur des cas.

Collectivement, en suivant les feuilles de route, les municipalités et les patinoires participantes seront en mesure d’abaisser les émissions totales de 2 189 tonnes d’équivalent CO2 d'ici 2050.

Les participants au projet ont créé un guide en partenariat avec la FCM sur les patinoires carboneutres, et d'autres municipalités ont demandé de l'aide pour mener leurs propres études.

Les retombées

Outre la réduction des émissions, les avantages de la modernisation des bâtiments carboneutres sont les suivants :

  • Avantages supplémentaires sur le plan écologique, tels que l’atténuation de la pollution
  • Réduction des déchets, grâce à l'optimisation de la durée de vie des infrastructures
  • Incidence sociale positive, notamment sur la santé, la productivité et le confort des travailleurs
  • Avantages économiques, p. ex., la diminution des factures d'énergie

Bien que ce type de rénovation entraîne souvent des dépenses en immobilisations plus élevées que l'entretien habituel des bâtiments, les économies réalisées grâce à la baisse des factures d'énergie peuvent compenser ces coûts, surtout lorsqu'elles sont calculées sur toute la durée de vie du bâtiment. La clé est de planifier à l'avance et de programmer les améliorations écoénergétiques au moment où il est déjà prévu de moderniser les équipements.

Rénover les bâtiments pour en améliorer l'efficacité énergétique plutôt que d'en construire de nouveaux présente l'avantage supplémentaire d'éviter les émissions de carbone initiales associées à la fabrication de tout nouveau bien.

Les enseignements tirés

La cohorte a formulé les recommandations suivantes à l'intention des municipalités qui souhaitent créer leurs propres plans « zéro émission nette » :

  1. Rassembler les données et la documentation relatives au bâtiment le plus tôt possible, afin de ne pas ralentir le processus.
  2. Prévoir de mettre en place un système d'automatisation des bâtiments le plus tôt possible. Ce type de système couvrant l'ensemble du bâtiment permet d’optimiser la collecte de données et facilite la reconnaissance des tendances et des possibilités d'économies.
  3. Travailler collectivement, si possible, dans une cohorte avec laquelle vous pouvez partager des idées, des compétences et des risques. Établir une approche de conception intégrée qui englobe toutes les parties prenantes en vue de faciliter l'adhésion et d’éviter les omissions coûteuses.
  4. Planifier les mesures dans le temps, en commençant par les améliorations opérationnelles (pour obtenir des résultats rapides) et en planifiant les rénovations en fonction des budgets et des remplacements prévus.
  5. Intégrer le coût du cycle de vie pour mettre en évidence les émissions et les économies de coûts à long terme.

L’équipe a également souligné la valeur d'une méthode axée sur le coaching et le soutien par les pairs pour le partage des connaissances. Par exemple, l'un des moyens de réduire considérablement les émissions dans les patinoires est de passer d'un revêtement de glace à l'eau chaude à un revêtement à l'eau froide. Bien que la méthode à l'eau froide soit tout aussi efficace lorsqu'elle est appliquée correctement, les exploitants peuvent considérer qu'un tel changement est risqué étant donné que la qualité de la glace est si importante pour les utilisateurs des installations. Climate Challenge Network a organisé un webinaire sur cette méthode avec des exploitants de patinoires utilisant déjà la technologie de l'eau froide, afin qu'ils puissent répondre aux questions de leurs pairs et les convaincre à faire le saut.

Les prochaines étapes

Les municipalités et patinoires participantes sont en train de passer à la phase suivante du projet : trouver des fonds pour mettre en œuvre leurs feuilles de route. Avec Climate Challenge Network, elles travaillent sur différents moyens de partager les connaissances à part le guide, notamment des webinaires. En outre, il est prévu de mener une étude de cohorte similaire sur un autre élément important des infrastructures municipales : les piscines.

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Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de gestion des actifs naturel

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3 500

œufs de tortue sauvés

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Sommaire

Les routes et les véhicules en circulation constituent une source importante de blessures et de mortalité pour la faune sauvage; les experts en écologie routière cherchent des moyens d'améliorer cette situation, notamment pour les espèces en péril. Dans une collectivité de l’Ontario, un projet de construction routière a été l'occasion de tenter une nouvelle approche en vue de réduire l’impact sur les tortues et les serpents. Un groupe de partenaires a uni ses forces pour sauver des reptiles au bord de la route et étudier l'efficacité de diverses méthodes d'atténuation. Le résultat? Plus de 3 500 œufs de tortue sauvés, à un coût inférieur à celui des clôtures traditionnelles.

Contexte

Le canton d’Archipelago englobe plusieurs milliers d'îles au centre de l'Ontario, le long de la côte est de la baie Georgienne (lac Huron), ainsi qu'un certain nombre de lacs intérieurs. Il compte une population totale de 13 332 résidents, dont 979 y vivent à l'année, et fait partie du territoire traditionnel de la Première Nation Shawanaga.

Le canton fait partie de la réserve de la biosphère de la baie Georgienne (Mnidoo Gamii), désignée par l'UNESCO en 2004 comme un modèle de développement durable situé sur le territoire traditionnel des peuples Anishinabek.  Le canton lui-même considère que la gestion durable des actifs et la préservation de l'environnement naturel comptent parmi ses principes fondamentaux. En 2019, la région est devenue un lieu prioritaire désigné par les collectivités pour les espèces en péril, ce qui signifie que le canton reçoit des fonds d’Environnement et Changement climatique Canada pour soutenir les efforts de la collectivité visant à protéger les espèces en voie de disparition.

La fragmentation de l'habitat due aux routes est reconnue dans le monde entier comme une grave menace pour la faune sauvage. L’« écologie routière » est un champ d’étude qui vise à mieux comprendre ce problème et les meilleurs moyens de l'atténuer, notamment la manière dont les routes sont construites et entretenues. Les tortues sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par les routes et ce, pour un certain nombre de raisons :

  • La plupart des espèces prennent jusqu’à 20 ans pour atteindre la maturité reproductive.
  • Il faut environ 1 200 à 1 400 œufs, soit une soixantaine d'années, pour qu'une seule tortue se renouvelle dans la nature.
  • Les tortues et autres reptiles ont besoin de la connectivité des habitats pour s'alimenter, s'accoupler, nicher et hiverner; les routes constituent un obstacle de taille au déplacement en toute sécurité de ces animaux entre les zones d'habitat.
  • Il n'est pas rare que des tortues soient tuées par des véhicules avant d'atteindre l’âge de la reproduction.
  • Les données indiquent que de nombreuses espèces de tortues sont en déclin spécifiquement à cause de la mortalité routière.

La manière habituelle d'atténuer les dommages causés à la faune pendant les travaux routiers est d'installer des clôtures d'exclusion. Bien que cette mesure puisse être efficace, elle n'est en place que pendant les travaux de construction proprement dits et peut en fait créer des problèmes supplémentaires si la structure de la clôture est endommagée. Ce type d’installation peut également être coûteux dans des environnements riches en roche-mère, comme ceux que l'on retrouve dans la région d'Archipelago.

Le défi

En 2020, un projet routier a donné l’occasion de recourir aux pratiques exemplaires de l’écologie routière et de vérifier leur efficacité.

La route communautaire de Skerryvore relie la collectivité de Skerryvore à l'autoroute 69 et permet aux résidents de la Première nation Shawanaga d'accéder à une zone humide et à des frayères importantes sur le plan écologique. Il fallait refaire le revêtement d’un tronçon de 12 kilomètres de cette route, avec le remplacement des ponceaux.

Les parties prenantes en sont venues à la conclusion qu'il s'agissait d'une bonne occasion d'étudier l'utilisation, par les reptiles, de la route et de la zone environnante, tout en étudiant les moyens de réduire les dommages causés aux tortues et aux serpents pendant et après la construction.

L’approche

Afin de répondre aux exigences de ce projet, et en se fondant sur les enseignements tirés d'autres projets de surveillance des routes et d'écloserie de tortues par des groupes tels que la Première nation Magnetawan, un partenariat d'organisations locales s'est formé. Ce partenariat regroupait le canton, la Première nation Shawanaga, la réserve de la biosphère de la baie Georgienne (GBB), l'Université Laurentienne, Tatham Engineering et les entreprises de construction locales Hall Construction et Fowler Construction.

Étalé sur deux ans, ce projet a permis au canton, à la Première Nation et à GBB d’étudier amplement l'efficacité de diverses mesures d'atténuation. En 2020, les équipes ont remis en état des ponceaux et mis en place des enrochements, un ensemble de pierres détachées, en bordure des zones humides. En 2021, elles ont refait le revêtement de la route.

Tous les partenaires ont collaboré en vue d’assurer la sécurité des reptiles et de leurs oeufs. Par exemple :

  • Le personnel et les ouvriers du bâtiment ont reçu des renseignements sur les espèces de reptiles locales et une formation sur la reconnaissance, la manipulation et le déplacement des tortues et des serpents dans des zones de construction. Ils ont également participé à des événements de libération des éclosions.
  • Le personnel de la réserve de GBB et de la Première Nation était présent et sur appel pendant la construction pour aider les reptiles et déplacer les nids de serpents et de tortues trouvés sur le bord des routes vers les bureaux de GBB aux fins d’incubation.
  • En collaboration avec la Première Nation Shawanaga, l'équipe a intégré les connaissances traditionnelles autochtones dans le déroulement du projet, par exemple en utilisant une signalisation bilingue et en incluant une offrande de tabac lors des relevés routiers quotidiens.
  • Les travaux comprenaient la mise en place d'un enrochement et le revêtement des accotements de la route. Ces deux méthodes font l'objet de recherches par GBB et l'Université Laurentienne comme moyen de dissuader les tortues de nicher sur le bord des routes.

La partie étude du projet comportait deux types d'enquêtes : la mortalité routière et la nidification. Ces données ont aidé les chercheurs à comprendre où et quand les reptiles utilisaient la route et dans quel but, par exemple, pour se prélasser, nicher ou la traverser. Elles sont utiles pour guider et évaluer les mesures d'atténuation à la fois dans le canton et ailleurs.

L’équipe a également veillé à faire participer la collectivité au projet, par l’entremise de l'éducation et d'événements. En 2021, par exemple, les bureaux de la réserve ont organisé des visites d'écloseries de tortues ouvertes au public.

Les résultats

L’une des principales conclusions de ce projet est que la nouvelle approche des obstacles est à la fois plus respectueuse de l'environnement et plus rentable que ce qui est généralement utilisé.

En associant les ouvriers du bâtiment aux efforts de conservation et en les formant aux soins des reptiles trouvés sur le site, ces partenaires ont acquis un sentiment d'appartenance et de responsabilité, ainsi que de nouvelles compétences qu'ils pourront mettre à profit dans le cadre d’autres projets.

Les retombées

Le projet a apporté un certain nombre d'avantages à la collectivité et à l'environnement local :

  • En évitant d’installer des clôtures d'exclusion, l’équipe a éliminé un certain nombre d'effets néfastes. Il y a eu moins de perturbation de l'habitat, aucun risque de laisser du plastique ou du métal sur place, et moins d'émissions de GES provenant des équipements et des véhicules.
  • En 2021, a fait l’économie de 297 kg de gaz à effet de serre par l’utilisation de vélos électriques en remplacement des véhicules à essence
  • Les efforts déployés afin de mobiliser la communauté locale ont permis aux résidents de participer au projet, à tel point qu'ils ont même apporté du café à l'équipe de construction. La population locale est désormais plus consciente de la valeur culturelle et écologique des serpents et des tortues.
  • Les connaissances acquises ont permis d'orienter les mesures de conservation et d’accomplir d'autres études visant à évaluer la reproductibilité. Les enseignements tirés seront appliqués aux meilleures pratiques pour les services de travaux publics.
  • La protection des espèces et des habitats constitue un moyen déterminant d’accroître la résilience climatique. Au cours des deux années du projet, plus de 3 300 tortues ont été relâchées dans les zones humides situées le long de la route de Skerryvore.
  • Le projet a été l'occasion pour le canton, la réserve de la biosphère de la baie géorgienne, l'Université Laurentienne et la Première Nation Shawanaga de collaborer et d'apprendre à connaître les capacités et les besoins de chacun.

Les enseignements tirés

L’une des principales réussites a été la coopération entre de nombreuses organisations liées à la région. En particulier, c'était une excellente occasion pour GBB et le canton d’Archipelago de s'associer à la Première Nation Shawanaga en vue de mener un projet important pour toutes les parties concernées.

Cette collaboration a bien fonctionné en grande partie parce que les partenaires avaient entretenu leurs relations pendant des années, développant ainsi la confiance et la réciprocité. À l’intention des autres municipalités qui souhaiteraient s'engager dans des partenariats semblables, Steven Kell, biologiste expert en espèces en péril et coordonnateur de projet au sein de la Première Nation Shawanaga, aimerait donner les conseils suivants :

  • Prenez contact avec les Premières nations et les autres groupes autochtones de votre région, et renseignez-vous sur leurs capacités et leurs méthodes préférées de communication et de collaboration. N’oubliez pas que toutes les communautés ne disposent pas de spécialistes dans leur personnel; il est donc utile d'employer un langage clair.
  • Transmettez toutes les étapes d'un projet aux communautés autochtones locales afin qu'elles puissent adapter leur participation en fonction de leurs capacités. Certaines parties d'un projet peuvent être plus applicables, ou mieux correspondre à leur réalité.
  • Découvrez comment les communautés utilisent et ont utilisé les terres en question, et à quels usages elles aimeraient les destiner à l’avenir. Par exemple, certains membres de la Première nation Shawanaga accèdent à leurs terres à pied ou en VTT; une clôture à reptiles pourrait constituer un obstacle. Les plans de construction devraient donc prévoir des options permettant de le franchir.

Kell souligne également certains enseignements tirés sur un plan plus général :

  • Il est bénéfique de mobiliser plusieurs partenaires dès le départ, y compris en ce qui concerne l'équipe de construction. Si, au départ, ils pouvaient être réticents à l'idée de travailler en appliquant de nouvelles méthodes, ils finiront par reconnaître la valeur de la surveillance précoce de l'environnement, en constatant combien cela facilite les choses par la suite.
  • Il importe de disposer de bonnes données lorsque l'on tente d'appliquer des techniques d'atténuation, et il peut s'avérer utile, en fin de compte, de retarder un projet en vue de recueillir les renseignements nécessaires.
  • Pensez à l'avenir – et soyez honnête quant aux capacités d'entretien à long terme – lorsque vous décidez des meilleures stratégies de protection de la faune. Une technique moins efficace qui nécessite moins d’entretien peut être meilleure à long terme qu'une technique plus efficace qui échoue rapidement.
  • La présence sur le terrain et le fait de communiquer avec les parties prenantes constituent une bonne mesure de sensibilisation et les incitent à être plus prudents.

Les prochaines étapes

L’étude visant à évaluer dans quelle mesure les enrochements et les accotements pavés dissuadent les tortues de nicher au bord des routes se poursuivra pendant de nombreuses années. Lorsqu'elle sera terminée, les résultats seront partagés afin que d'autres municipalités, et d'autres espèces en péril, puissent en bénéficier.

Citation :

« La participation de l'équipe de construction au volet pratique des travaux en biologie a permis de créer un lien avec les espèces protégées et de renforcer la coopération et la protection, car celle-ci se sentait véritablement responsable des animaux et des sites qu’elle devait préserver. »

– Steven Kell, biologiste expert en espèces en péril et coordonnateur de projet, Première Nation Shawanaga

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Contexte

Au cours des dix dernières années, la ville de Kelowna, en Colombie-Britannique, a fait de grands progrès dans l’avancement de son programme de gestion des actifs, grâce en partie à une subvention du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM) de la FCM. La subvention a aidé la ville à élaborer une politique, un cadre et une stratégie de gestion des actifs qui ont défini les rôles et les responsabilités et orienté les principales initiatives, notamment la mise en œuvre d’un système informatisé de gestion de l’entretien (SIGE) et les mises à jour apportées aux plans de gestion des actifs qui sont intégrés aux plans financiers à long terme. Cette subvention permet d’assurer la cohérence de la gestion des actifs ainsi que de la coordination des activités et des investissements dans tous les secteurs d’activité (par ex., les transports, les parcs, les services publics, les bâtiments municipaux).

En octobre 2022, le PGAM a approuvé 129 subventions pour des activités de gestion des actifs de gouvernements locaux en Colombie-Britannique, dont 55 sont terminées et les autres en cours. Le PGAM a également financé quatre organisations partenaires en Colombie-Britannique qui, avec les partenaires nationaux du Programme, ont touché 100 administrations locales dans cette province par l’entremise d’activités de formation et de sensibilisation à la gestion des actifs.

Points saillants

  • La participation précoce et permanente du conseil, des hauts responsables, du personnel et de la collectivité.
  • Une politique, un cadre et une stratégie de gestion des actifs municipaux, approuvés par la haute direction et communiqués au conseil, détaillant les rôles et les responsabilités en matière de gouvernance et les rôles de gérance des programmes.
  • Mise en œuvre d’un SIGE utilisé par plus de 700 employés pour planifier l’entretien et faire le suivi de l’état de 30 000 infrastructures.
  • Mises à jour régulières des plans de gestion des actifs qui sont intégrés au plan financier au moyen d’une mise à jour annuelle du plan d’immobilisations décennal.
  • Plus de 30 % du budget d’immobilisation de la municipalité est investi dans le renouvellement des actifs.

Défi

Kelowna est une municipalité de 143 000 habitants située dans la vallée de l’Okanagan, dans le sud de la Colombie-Britannique. Elle est confrontée à des défis que connaissent de nombreuses municipalités canadiennes : infrastructures vieillissantes, déficit considérable lié à ces infrastructures, collectivité en pleine croissance et demandes de services toujours plus nombreuses. Lorsqu’elle a commencé son parcours de gestion des actifs en 2012, la municipalité ne disposait pas de stratégie formelle de gestion des actifs, et ses secteurs d’activité ne communiquaient pas toujours bien, ce qui entraînait une prise de décision fragmentée et d’autres inefficacités.

Approche

L’équipe de Kelowna a choisi de faire participer le conseil, la haute direction, le personnel et la collectivité dès le début, même en sachant qu’il y aurait des lacunes dans l’information communiquée. Cette participation précoce leur a permis d’acquérir des connaissances diverses et d’adapter le programme afin de répondre au mieux aux besoins de la collectivité.

Le fait de suivre une formation spécialisée auprès de la FCM, de NAMS Canada et du Réseau canadien des gestionnaires d’actifs a aidé l’équipe à trouver la voie à suivre. Elle a établi les responsabilités des secteurs d’activité (p. ex., planification de l’entretien et suivi de l’état des actifs, détermination du moment du renouvellement des actifs, participation à la planification de la gestion des actifs), a élaboré des indicateurs de rendement clés.   Elle a invité les membres de la collectivité à participer par l’entremise d’un outil en ligne, qui leur demandait de choisir les infrastructures et les services qui étaient importants pour eux, tout en essayant d’équilibrer le budget et les besoins concurrents.

Kelowna emploie une suite logicielle prête à l’emploi pour son système de gestion de la maintenance, avec des modèles qui sont personnalisable à chaque secteur d’activité. Toutefois, il ne s’agit que d’un outil et, pour susciter l’adhésion et accroître le rendement du capital investi, l’équipe a veillé à ce que les quelque 700 membres du personnel fassent partie intégrante du processus de personnalisation.

Principales étapes :

  • Créer des rôles de gestion des actifs et de gestion du changement qui combinent une perspective humaine et commerciale, afin de gérer les enjeux liés à la mise en œuvre et à la maintenance.
  • L’équipe de gestion des actifs de Kelowna dispose de trois rôles associés à la gestion des actifs (gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations, gestionnaire de la planification des actifs et gestionnaire des systèmes des actifs) pour promouvoir le programme. L’équipe de base compte également deux analystes d’affaires issus des services de l’information et deux coordonnateurs des actifs issus de la division des infrastructures.
  • Relier les données relatives aux actifs à la planification financière à long terme. Les données sont utilisées pour les mises à jour annuelles du plan décennal d’immobilisations, et le déficit d’infrastructure est suivi comme une mesure de rendement.
  • Renforcer l’engagement descendant et ascendant, et établir des responsabilités claires, notamment en détaillant les rôles et les responsabilités de gouvernance dans la politique de gestion des actifs et en décrivant les rôles de gestion des programmes.
  • Convoquer un comité directeur et une équipe interfonctionnelle de gouvernance pour la gestion des actifs afin de rester sur la bonne voie.
  • Tirer profit des ressources du site Web de la FCM pour élaborer la stratégie et la feuille de route.

« La gestion du changement est un élément important et permanent de tout programme de gestion des actifs réussi, et elle peut se perdre dans les dédales de la recherche de données et d’outils. Maintenez les personnes informées et engagées, et définissez des attentes et des responsabilités claires – puis assurez-vous de la conformité si nécessaire. »

– Joel Shaw, Gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations

Obstacles

La gestion du changement et des attentes a constitué un défi de taille. La gestion des actifs n’est ni rapide ni simple et, comme prévu, il y a eu de la résistance. Toutefois, l’approbation rapide et explicite du conseil et de la haute direction ainsi qu’un message fort indiquant que la participation était obligatoire ont permis d’obtenir l’adhésion de tous. En fait, dès que les avantages de l’utilisation des données de gestion des actifs pour éclairer les décisions et soutenir les demandes budgétaires ont été démontrés dans la pratique, bon nombre des personnes qui s’étaient montrées sceptiques ont fini par faire partie des utilisateurs les plus enthousiastes.

Un homme se tient dans une salle des installations tenant et regardant une tablette.

Résultats

La politique, le cadre et la stratégie de gestion des actifs municipaux de Kelowna sont entièrement approuvés par la haute direction et communiqués au conseil. Kelowna investit maintenant plus de 30 % de son budget dans le renouvellement des actifs.

La municipalité a élaboré et applique de solides politiques et processus de gestion des actifs municipaux qui permettent de maintenir la continuité et la cohérence.

En intégrant la planification, les finances, l’exploitation et l’ingénierie, Kelowna a établi une vue d’ensemble entre les attentes de la collectivité et les infrastructures et services, réduisant ainsi la fragmentation.

Disposer de bonnes données sur la gestion des actifs signifie que Kelowna connaît ses déficits et ses lacunes, des bâtiments aux parcs en passant par les canalisations et les chaussées. Les données sont utilisées pour prendre des décisions ciblées en matière de renouvellement des actifs et d’entretien préventif, afin de prolonger la durée des actifs et de réduire les coûts d’exploitation.

Dans de nombreux secteurs d’activité qui étaient auparavant axés sur les documents papier, les bons de travail, les inspections et les demandes de service sont maintenant accessibles en ligne, ce qui facilite le partage des activités de manière transparente entre le bureau et le terrain. On a ainsi obtenu des gains d’efficacité opérationnelle et des données de meilleure qualité tout en diminuant le dédoublement des efforts. L’accès aux données numériques en temps quasi immédiat signifie que le personnel peut suivre les tendances, les données historiques et l’état actuel des travaux d’un seul coup d’œil, ce qui favorise une fois de plus une prise de décision avisée.

Leçons tirées

 « Accablant » est un mot qui revient souvent dans le contexte de la gestion des actifs, notamment dans les municipalités qui viennent de se lancer. Kelowna a délibérément choisi une approche à la fois pragmatique et systématique, en veillant à ce qu’elle soit adaptée aux ressources disponibles et aux capacités de la municipalité.

L’engagement continu du personnel et la formation opportune des utilisateurs sont essentiels. En fin de compte, ce sont les gens qui effectuent la gestion des actifs, et le succès vient en les aidant à comprendre le processus et à reconnaître et apprécier ses avantages.

Avec le recul, Kelowna aurait dû faire participer les secteurs d’activité plus tôt, afin de cerner et d’optimiser leurs processus, et leur demander de désigner des experts en la matière.

Prochaines étapes

Kelowna met à jour son plan de gestion des actifs (Plan d’infrastructure 2040), dont la publication est prévue en 2024, et modifie ses plans actuels pour y inclure les aspects climatiques et les actifs naturels.

Ressources connexes

Personne-ressource

Joel Shaw, P.Eng.
Gestionnaire de la gestion des actifs et de la planification des immobilisations
Ville de Kelowna, Colombie-Britannique

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Cette ressource a été créée par le Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM).

Le PGAM est conçu pour aider les municipalités canadiennes à renforcer leurs décisions en matière d’investissement dans les infrastructures en fonction de données fiables et de bonnes pratiques en matière de gestion des actifs. Ce programme de huit ans et de 110 millions de dollars est financé par le gouvernement du Canada et géré par la Fédération canadienne des municipalités. Il est mis en œuvre en partenariat avec les associations municipales, provinciales et territoriales, et d’autres intervenants clés.

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Contexte

La municipalité rurale de Manitou Lake, en Saskatchewan, se trouve au sud de Lloydminster, tout près de la frontière de l’Alberta. Elle a été constituée en 1910 et un peu plus de 500 personnes vivent sur son vaste territoire de 840 kilomètres carrés. Ses principales industries sont l’agriculture et l’extraction de pétrole lourd, et une grande partie de ses 360 kilomètres de routes aménagées sont utilisés pour acheminer le pétrole par camion jusqu’au lieu de traitement.

L’obtention d’une subvention du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM) a permis à Manitou Lake d’élaborer ses plans de gestion des actifs, en particulier pour les routes et les ponts, et de fournir une formation au conseil et au personnel.

« Le financement du PGAM a permis au conseil et au personnel de collaborer à améliorer notre programme de gestion des actifs, en particulier pour les registres de risques et de niveaux de service. Cela nous aide à prendre des décisions cruciales concernant les actifs d’infrastructure pendant la récession économique. »

– Joanne Loy, directrice générale des affaires municipales

De 2017 à 2022, le PGAM a financé 226 subventions de gestion des actifs pour des projets municipaux dans toute la Saskatchewan, et a procuré des formations et de l’éducation par l’intermédiaire de partenaires financés par le Programme à plus de 400 municipalités de la province.

Points saillants

  • La formation en gestion des actifs aide le conseil et le personnel à « parler le même langage propre à la gestion des actifs » et à instaurer une compréhension commune de leurs objectifs.
  • La volonté du conseil d’égaler l’investissement du PGAM et de suivre la formation a été déterminante pour la réussite de l’opération.

Défi

Lorsque les dirigeants municipaux reconnaissent la nécessité d’un changement, que ce soit en réaction à des pressions économiques, réglementaires ou sociales ou en tant que mesure proactive pour mieux servir les résidents, cela donne une orientation positive qui peut conduire à une amélioration durable. Manitou Lake a mis au point ses systèmes de gestion des actifs en partie en raison des exigences réglementaires relatives aux immobilisations corporelles, et en réponse à une question simple : « Comment pouvons-nous rendre plus utiles tous les renseignements dont nous disposons, au-delà de la simple création d’états financiers? »

Depuis 2016, le conseil a également été confronté à des décisions difficiles en matière de prestation de services, consistant à distinguer ce qui est essentiel et ce qui peut attendre, en raison d’une diminution de près de 30 % des recettes fiscales provoquée par des changements démographiques et économiques.

Vue aérienne d’une nouvelle route en gravier, entre des champs verts et dorés, avec une chargeuse de matériaux de construction près d’un petit marécage.
Manitou Lake se sert de la planification de la gestion des actifs pour gérer ses grands espaces ouverts.

Approche

Avec seulement quatre employés à temps plein, la directrice générale des affaires municipales et le contremaître sont les principaux champions de la gestion des actifs. Au fil des ans, le personnel a suivi diverses formations, notamment auprès de l’Institute of Public Works Engineering Australasia (IPWEA) et de partenaires de la FCM tels que NAMS Canada, Asset Management Saskatchewan (AMSK) et le Réseau canadien des gestionnaires d’actifs. En 2016, la directrice générale des affaires municipales a obtenu son certificat professionnel en planification de la gestion d’actifs de NAMS Canada.

Manitou Lake a également travaillé avec M. Gordon Sparks de l’Université de la Saskatchewan (qui voulait créer une communauté de pratique, devenue plus tard AMSK) afin d’élaborer un plan de gestion des actifs pour 56 kilomètres de routes de transport lourd, estimant que la réduction de la planification à un petit tronçon rendrait le processus plus facile à gérer. Par la suite, par l’entremise du financement du PGAM, Dorian Wandzura de LadderUp Consulting Ltd a offert au conseil une formation en gestion des actifs.

Obstacles

Il a été difficile de trouver du temps, et la planification de la gestion des actifs a parfois tendance à être mise de côté au profit d’autres tâches et responsabilités. Le fait de connaître la valeur que cela pourrait apporter et les objectifs finaux a aidé le conseil à garder le cap.

Il a aussi été ardu d’amener – et de maintenir – tout le monde sur la même longueur d’onde, en particulier avec le renouvellement du conseil après les élections bisannuelles. Cependant, la concentration sur la régularité des formations et du dialogue a contribué à maintenir une continuité et une compréhension commune.

Le personnel n’était parfois pas certain de faire de la « bonne » gestion d’actifs ni de connaître la meilleure façon de créer les plans et d’adapter les données. L’accès à une expertise externe pour rassembler les différents éléments a été un avantage, tout comme les ressources de la FCM telles que l’Échelle de préparation pour la gestion des actifs, l’outil de communication Lancez le dialogue sur la gestion des actifs dans votre municipalité, le guide Comment élaborer une politique et une stratégie de gestion des actifs ainsi que les vidéos et les webinaires.

Résultats

Manitou Lake dispose désormais d’un plan stratégique de gestion des actifs et d’une feuille de route associée, ainsi que de plans de gestion des actifs pour les routes à transport lourd/fort trafic, les routes pavées et en gravier et les ponts. Un plan pour les équipements et les bâtiments est en cours de réalisation.

Le personnel a mis au point une échelle d’évaluation de l’état, qu’il a utilisée pour l’ensemble des routes. Le conseil connaît cette échelle et la considère comme un outil précieux.

Le conseil dispose de meilleurs renseignements sur lesquels fonder ses décisions en matière de prestation de services, ainsi que d’une compréhension claire des risques et des coûts associés aux modifications des niveaux de service. Il s’efforce également d’établir et de respecter un plan structuré de prise de décision afin de minimiser les risques et d’améliorer le service aux résidents.

Le personnel fait appel à la feuille de route de la gestion des actifs pour faire participer régulièrement le conseil aux décisions concernant les niveaux de service et de risque, et il ajuste les niveaux en fonction des besoins et des priorités stratégiques. Ces activités renforcent la communication avec les contribuables concernant les niveaux de service actuels, le coût du maintien de ces niveaux et les conséquences d’un changement.

Leçons apprises

Une planification réussie de la gestion des actifs nécessite un véritable partenariat qui comporte un dialogue régulier entre le personnel et le conseil. La mobilisation du conseil en tant que participant actif non seulement lors du processus d’apprentissage, mais aussi lors de l’établissement des niveaux de service a instauré un climat de confiance et d’engagement envers les résultats. Tout le monde comprend que si la planification de la gestion des actifs peut être un défi, il existe aussi des risques et des conséquences à ne pas le faire.

Si la planification de la gestion des actifs permet de guider et d’orienter un solide dialogue, elle ne procure pas de réponses immédiates. Il reste encore à déployer des efforts pour comprendre les renseignements obtenus, savoir comment les appliquer et tenir compte de l’évolution des conditions et des besoins de la collectivité.

La gestion des actifs est un processus orienté vers l’avenir qui témoigne d’une diligence raisonnable et qui aide à gérer le changement. Plutôt qu’un exercice administratif ou financier « définitif », il s’agit d’un processus continu visant à améliorer la prise de décision.

Prochaines étapes

Manitou Lake continue de s’efforcer de faire participer le conseil, et surtout les nouveaux conseillers. Cela permet de s’assurer qu’ils perçoivent la valeur de la gestion des actifs et qu’ils comprennent la nécessité d’y consacrer du temps.

La municipalité examinera les répercussions des changements climatiques sur le rendement des actifs.

La planification de la relève est également à l’ordre du jour, afin d’acquérir des connaissances, de transférer des renseignements et de veiller à ce que les bonnes pratiques de gestion des actifs se poursuivent même en cas de rotation du personnel et du conseil.

Personne-ressource

Joanne Loy
Directrice générale des affaires municipales
Municipalité rurale de Manitou Lake, Saskatchewan

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Cette ressource a été créée par le Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM).

Le PGAM est conçu pour aider les municipalités canadiennes à renforcer leurs décisions en matière d’investissement dans les infrastructures en fonction de données fiables et de bonnes pratiques en matière de gestion des actifs. Ce programme de huit ans et de 110 millions de dollars est financé par le gouvernement du Canada et géré par la Fédération canadienne des municipalités. Il est mis en œuvre en partenariat avec les associations municipales, provinciales et territoriales, et d’autres intervenants clés.

Vous voulez découvrir tous les projets financés par le FMV? Consultez notre Base de données des projets approuvés pour obtenir une description détaillée des projets financés et inspirez-vous des projets d’autres municipalités de toutes tailles et de toutes les régions du Canada.

Visitez la Base de données des projets approuvés

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Vous souhaitez électrifier votre parc de véhicules municipaux? L’électrification de vos autobus, automobiles, fourgonnettes et autres véhicules municipaux vous aidera à réduire vos émissions de GES à l’échelle locale et à réduire vos coûts d’exploitation tout en améliorant les services à votre collectivité. L’électrification est plus facile que jamais. Le marché des véhicules électriques (VE) connaît une croissance rapide, et les gouvernements prennent les moyens d’augmenter la conversion aux VE en mettant en place des politiques et des programmes.

Joignez-vous à nous à l’occasion de notre webinaire d’introduction intitulé Comment électrifier votre parc de véhicules électriques municipaux, alors que des experts de l’électrification des véhicules municipaux s’entretiendront sur de multiples sujets liés à l’électrification. Découvrez les leçons apprises par des municipalités qui ont déjà électrifié leur parc de véhicules et comment elles ont surmonté les difficultés les plus courantes.

Au cours de ce webinaire, vous :

  • Apprendrez les principes de base de l’électrification d’un parc de véhicules
  • Entendrez le témoignage d’autres municipalités qui ont élaboré un plan d’électrification réussi
  • Verrez comment entreprendre la conversion aux VE et élargir votre parc de VE
  • Découvrirez les éléments importants à prendre en compte pour mettre en place votre stratégie d’électrification
  • Comprendrez les analyses de rentabilité relatives à l’électrification d’un parc de véhicules
  • Et plus encore
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Les collectivités résilientes intègrent les considérations et les stratégies climatiques dans chaque aspect des activités quotidiennes de leur municipalité. Pour une action climatique efficace, il est essentiel de comprendre les stratégies de gestion des effets des changements climatiques sur les actifs et les niveaux de service municipaux.

Découvrez des stratégies et des outils efficaces et peu coûteux pour aider votre municipalité à renforcer la résilience de ses services grâce aux actifs et aux programmes dont elle dispose déjà, tout en réduisant son empreinte carbone.

La FCM a élaboré la série de ressources ci-dessous à l’intention des employés municipaux qui participent aux activités d’exploitation et de maintenance des municipalités et qui veulent savoir comment renforcer leurs actifs et protéger les services municipaux contre les effets extrêmes des changements climatiques.

Lisez d’abord le guide et remplissez la feuille de travail pour établir les priorités de votre municipalité. Téléchargez et consultez nos six fiches d’information faciles à comprendre, créées pour vous aider à déterminer les possibilités de résilience climatique à faible émission de carbone par type d’actifs.

Première partie : Découvrez des stratégies et des outils pour adapter vos actifs existants

Lisez le guide Exploitation et maintenance pour la résilience climatique : Six stratégies pour votre municipalité.

Le guide vous permettra :

  • d’établir des arguments en faveur d’une résilience à faible émission de carbone dans votre municipalité;
  • de trouver des stratégies pour renforcer la résilience en adaptant les activités d’exploitation et de maintenance de votre municipalité;
  • de privilégier les options d’adaptation aux changements climatiques qui correspondent aux besoins de votre collectivité;
  • d’intégrer l’équité dans vos pratiques d’exploitation et de maintenance;
  • d’analyser et de gérer les données dans le but d’améliorer la résilience aux changements climatiques;
  • de découvrir les moyens d’acquérir des connaissances et des compétences organisationnelles pour soutenir la prise de décision continue;
  • d’appliquer une optique climatique aux décisions de renouvellement des actifs;
  • d’analyser comment tirer le meilleur parti de vos investissements en infrastructure;
  • de reconnaître les occasions de privilégier les infrastructures vertes.

Vous vous demandez par où commencer? Téléchargez cette feuille de travail pour découvrir les occasions d’appliquer les stratégies décrites dans le guide au sein de votre municipalité.

Deuxième partie : Possibilités d’actions – par catégorie d’actifs

Après avoir déterminé les stratégies et les outils permettant de définir et de hiérarchiser les options d’adaptation, lisez nos six fiches d’information. Ces fiches fournissent des exemples précis d’actions que vous pouvez entreprendre pour adapter les pratiques d’exploitation et de maintenance par secteurs de service.

Explorez chaque fiche d’information pour découvrir :

  • Une liste commune des actifs municipaux qui appartiennent à chaque catégorie d’actifs;
  • Les risques climatiques et physiques pour les actifs et les niveaux de services;
  • Les actions de votre gouvernement local visant à mieux gérer le risque tout en s’adaptant aux effets des changements climatiques ou en réduisant les émissions de GES qui contribuent aux changements climatiques.

Téléchargez les fiches d’information :

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Suivez le parcours d’une municipalité qui a fait de grands progrès en matière d’efficacité énergétique dans ses logements abordables et découvrez comment ces progrès ont encouragé les engagements municipaux en matière de lutte contre les changements climatiques, soutenu les efforts de réduction des émissions de GES et généré des économies pour les personnes en situation de pauvreté énergétique.

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L’essai d’une nouvelle méthode pour éviter l’enfouissement des matières organiques

Un groupe de partenaires municipaux, provinciaux et industriels du Québec mettent à l’essai une méthode innovatrice pour traiter les matières résiduelles ménagères dans le but de produire un compost utilisable.

Résumé

Dans le cadre de ses engagements environnementaux, la province de Québec a établi de nouveaux objectifs en matière de réacheminement des matières résiduelles organiques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre des décharges et de mieux utiliser les matières résiduelles. Pour relever ce défi et contribuer à la recherche de solutions, un groupe de municipalités québécoises a réalisé, en partenariat avec Investissement Québec-CRIQ et Gazon Savard inc., et grâce au soutien financier du FMV, un projet pilote visant à mettre à l’essai un système novateur de traitement mécanobiologique (TMB) qui permet de séparer les matières organiques des ordures dans une usine de traitement. Les participants ont beaucoup appris sur ce système et sur la mise à l’essai d’une telle technologie, et ont formulé des recommandations utiles à l’intention des autres municipalités qui explorent des possibilités semblables.

Contexte

Les matières organiques telles que les matières résiduelles alimentaires, de jardin et le papier représentent environ 60 % des 5,8 millions de tonnes de matières résiduelles jetées chaque année au Québec. Cette situation entraîne plusieurs défis pour les municipalités :

  • l’enfouissement de ces matières nécessite beaucoup d’espace;
  • la décomposition de ces matières engendre des émissions de GES;
  • elles ont une valeur potentielle, notamment en tant que source de matériaux recyclés et de compost.

Une nouvelle approche du tri des matières résiduelles

Dans plusieurs provinces ou territoires, la solution pour réduire la quantité de matières résiduelles organiques acheminée dans les décharges réside dans un système de collecte à trois voies impliquant l’utilisation d’un contenant distinct pour chaque type de matières résiduelles ménagères (organiques, recyclables et à enfouir).

Récemment, une technologie a été mise au point pour que les matières résiduelles organiques et les ordures soient séparées après la collecte grâce à un processus connu sous le nom de traitement mécanobiologique (TMB). Ce type de système simplifie le tri des matières résiduelles pour les ménages, car il leur permet de les diviser en fonction de deux flux seulement, l’un pour le recyclage et l’autre pour les ordures et les matières organiques.

En 2016, cette technologie était prête à être mise à l’essai puis, de 2017 à 2019, un groupe de partenaires municipaux représentant plus de 80 municipalités du Québec a accepté de participer à un projet pilote conjoint. Il s’agit des collectivités régionales suivantes :

  • la MRC de Bellechasse (population : env. 38 000 habitants);
  • la MRC de l’Érable (population : env. 23 000 habitants);
  • la MRC de l’Islet (population : env. 17 000 habitants);
  • la Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets Bécancour-Nicolet-Yamaska (RIGIDBNY), qui regroupe les MRC de Bécancour et de Nicolet-Yamaska (population totale : env. 44 000 habitants)
  • la Ville de Saguenay (population : env. 145 000 habitants).
Le tas de compost brun libère de la vapeur le matin
Dans une municipalité canadienne moyenne, seulement 30 à 60 % des déchets organiques
sont détournés des sites d'enfouissement

Le défi à relever

Situées dans les régions rurales du Québec, ces collectivités partagent un défi commun en matière de collecte des matières résiduelles : desservir une population relativement petite sur une grande superficie géographique. En plus de ses autres avantages, le système de traitement mécanobiologique peut permettre de relever un tel défi en réduisant les besoins de transport liés à un système traditionnel à trois voies. Le projet pilote visait à répondre aux deux questions suivantes :

  1. Dans quelle mesure le système de traitement mécanobiologique fonctionnerait-il dans une situation concrète?
  2. Le système représente-t-il une option fonctionnelle et financièrement viable pour les partenaires municipaux du projet?

Approche

Dans le cadre du projet, les partenaires ont recueilli l’équivalent de plus de 150 camions de matières résiduelles ménagères, soit un total de 1 860 tonnes, qui ont ensuite été triées à l’aide du système TMB puis traitées sur une période de six semaines afin d’en faire du compost. À des fins de comparaison, des matières résiduelles ménagères ont également été collectées au moyen d’un système à trois flux.

Résultats

Voici ce qui a été constaté dans le cadre du projet pilote :

  • Les partenaires ont recueilli l’équivalent de plus de 150 camions de matières résiduelles ménagères (un total de 1 860 tonnes), qui ont ensuite été triées à l’aide du système TMB puis traitées sur une période de six semaines pour en faire du compost.
  • Les matières organiques compostables représentaient 49 % des matières résiduelles collectées (une légère variation saisonnière a été observée).
  • Le système de traitement mécanobiologique a permis de réacheminer 89 % de ces matières organiques, dont 72 % ont été compostées.
  • Le compost produit par ce type de système est de type B[1], ce qui signifie qu’il est considéré comme du « bon compost » (une certaine quantité d’éléments traces et en corps étrangers est permise). Ce compost peut être utilisé notamment en foresterie, pour l’aménagement routier et pour la revégétalisation d’emplacements dégradés.
  • Le coût estimé du traitement des matières résiduelles ménagères par le système de traitement mécanobiologique était de 98 $/tonne, bien que ce chiffre ne tienne pas compte des revenus potentiels de la vente du compost ou d’autres éléments et qu’il puisse être très variable en fonction des coûts de la main-d’œuvre, du choix de l’emplacement et d’autres facteurs.

Le taux de réacheminent des matières organiques du projet pilote a été supérieur à celui atteint par les systèmes de collecte à trois voies, qui varie entre 30 et 60 % dans les municipalités canadiennes. La mise en œuvre de ce système pourrait donc entraîner une réduction importante de la quantité de matières résiduelles organiques acheminées dans les décharges, ce qui permettrait donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par leur transport et leur décomposition, et de prolonger la durée de vie utile d’une décharge.

Malgré les taux de réacheminement élevés obtenus grâce à cette nouvelle technologie, pour diverses raisons, aucune des municipalités participantes n’a à ce jour décidé d’aller de l’avant avec un système TMB. Cependant, les partenaires ont convenu que le fait de participer à ce projet pilote a représenté une étape importante dans leur processus de décision. Non seulement cela leur a donné l’occasion d’examiner diverses options pour le réacheminement des matières résiduelles organiques, mais cela leur a aussi permis de mieux comprendre les atouts dont ils disposent et la façon dont leur situation particulière influe sur la manière dont ils peuvent relever ce défi.

Recommandations

Même si le système de traitement mécanobiologique n’a finalement pas été adopté par les partenaires de ce projet pilote, il pourrait être une option envisageable pour d’autres municipalités à la recherche de solutions de réacheminement des matières résiduelles organiques. Voici quelques recommandations pour les municipalités qui souhaitent réaliser leur propre projet pilote :

  1. Examinez l’infrastructure dont vous disposez. Les avantages potentiels du système de traitement mécanobiologique par rapport à d’autres options de réacheminement des matières résiduelles organiques varieront en fonction de l’infrastructure existante d’une municipalité, par exemple si elle dispose déjà d’une décharge ou d’un réseau d’écocentres. Il faut en tenir compte lors de l’évaluation des systèmes de réacheminement des matières organiques. Les résultats du projet pilote n’étaient pas nécessairement applicables à la réalité du traitement des matières résiduelles des municipalités participantes : il est important de concevoir de telles études en prenant en compte les situations locales pendant tout le processus.
  2. Prévoyez une certaine souplesse. L’idéal serait d’avoir un calendrier plus long et plus souple, tant pour la phase de l’avant-projet que pour celle de sa mise en œuvre.
  3. Établissez des partenariats solides. Lorsque l’on travaille avec de nombreuses organisations, les priorités et les perspectives diffèrent souvent. Il peut donc être utile de prendre le temps de définir une vision commune et d’établir des relations dès le début d’un projet. Une option consiste à faire appel à un tiers indépendant pour garantir une approche neutre. Dans le cas où une municipalité serait intéressée par le système TMB, une économie sur les coûts pourrait être réalisée en établissant des partenariats avec les municipalités avoisinantes.
  4. Cherchez à comprendre le marché. Afin de faire des choix éclairés, les municipalités doivent procéder à une estimation détaillée des coûts, et elles doivent être prêtes à réaliser les études pertinentes, ce qui pourrait avoir une incidence sur le calendrier. Bien que le compost produit puisse constituer une source de revenus, cela dépend des réalités du marché local; il est utile de cerner des acheteurs potentiels dans le cadre du processus de recherche.
  5. Assurez-vous de vous conformer à toutes les exigences. Les nouvelles méthodes de transport et de traitement des matières résiduelles peuvent être confrontées à des obstacles réglementaires. Il est préférable de valider le projet auprès des autorités compétentes avant de le mettre en œuvre. De plus, comme la qualité et la composition des déchets ménagers sont imprévisibles et peuvent affecter le processus de traitement mécanobiologique, il serait pertinent de réaliser une étude préliminaire des flux de déchets avant de commencer le projet.

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Résumé

Comme tous les sites d’enfouissement, l’installation de gestion des ressources du chemin Brady de Winnipeg produit des gaz d’enfouissement riches en méthane qui font augmenter les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone de la ville. Un système de collecte et de brûlage y a été installé à partir de 2012 pour réduire les émissions, mais la Ville voulait explorer la possibilité de tirer profit des gaz d’enfouissement en les utilisant pour générer des revenus. L’étude visait à évaluer quatre scénarios de captage, de traitement et de vente des gaz d’enfouissement, et a permis de conclure que la meilleure option était de convertir les gaz d’enfouissement en gaz naturel renouvelable pour le vendre sur le marché libre.

Contexte

L’installation de gestion des ressources du chemin Brady, originalement appelée décharge du chemin Brady, a ouvert ses portes en 1973 pour recevoir les déchets solides de Winnipeg et de la région environnante. Située au sud de la ville, elle accepte les déchets résidentiels et commerciaux, dont la quantité totale s’est élevée à 315 500 tonnes en 2021. En 2011, le processus d’élimination des déchets de Winnipeg produisait près de 800 000 tonnes d’émissions d’équivalent en dioxyde de carbone (t éq. CO2), soit près de 15 % du total de la ville.

Depuis 2013, la vocation principale de l’installation est passée de l’élimination des ordures à une approche circulaire de la gestion des déchets. Par exemple, les feuilles et les résidus de jardinage issus de la collecte en bordure de trottoir sont désormais transformés en compost riche en nutriments sur une aire de compostage de neuf hectares, et un programme de recyclage du bois permet de réacheminer les frênes et les déchets de bois d’œuvre aboutissant à la décharge pour une réutilisation dans la confection de meubles et de revêtements de sol.

En 2012, un système a été installé pour collecter et brûler les gaz d’enfouissement. Les décharges produisent ces gaz principalement composés de méthane, un puissant gaz à effet de serre (GES), lors de la décomposition des déchets organiques. La collecte et le brûlage des gaz d’enfouissement permettent de réduire les émissions globales de GES et présentent d’autres avantages, comme la réduction des odeurs. Le système de puits d’extraction de gaz de la décharge a été élargi en 2017 et 2020 et comprend actuellement 80 puits couvrant environ 55 hectares de terrain d’enfouissement (65 % de la surface totale d’enfouissement des déchets). La Ville prévoit élargir encore la superficie de ce système de collecte de gaz d'enfouissement au fil du temps, ce qui entraînera une augmentation de la quantité de gaz collectée.

Aerial view of a waste management facility situated in a large grassy plain near a small river.
Installation de gestion des ressources du chemin Brady, Winnipeg (Manitoba)

Le défi

Si la collecte et le brûlage des gaz d’enfouissement permettent de réduire les émissions de GES, ils ne les éliminent pas complètement. Une possibilité de réduire encore plus les émissions est d’utiliser le gaz d'enfouissement collecté comme source d’énergie. Ce combustible peut compenser les insuffisances d’énergie provenant d’autres sources tout en constituant une source de revenus pour l’installation de gestion des déchets et la collectivité. Le défi auquel la Ville a été confrontée était de déterminer la meilleure façon d’utiliser ces gaz, tant d’un point de vue financier que sur le plan des avantages environnementaux et sociaux.

Approche adoptée

La Ville de Winnipeg a commandé une étude pour examiner quatre scénarios potentiels :

  1. Produire de l’électricité dans une installation sur place, puis la vendre à Manitoba Hydro.
  2. Transformer les gaz d'enfouissement en gaz naturel renouvelable (GNR) de qualité gazoduc, puis vendre ce gaz sur le marché libre.
  3. Transformer les gaz d'enfouissement en un combustible de qualité inférieure et le fournir à l’Université du Manitoba.
  4. Vendre les gaz d'enfouissement à un producteur d’énergie indépendant.

Chacun de ces scénarios a été évalué en fonction des coûts et des avantages potentiels sur une période de 20 ans, ainsi que d’autres facteurs environnementaux, sociaux et économiques, comme la réduction de l’empreinte carbone de Winnipeg.

L’une des questions examinées, entre autres, était la quantité prévue de gaz d'enfouissement produits par l’installation. L’équipe a évalué divers facteurs tels que les taux de valorisation des matières organiques et l’efficacité du captage afin d’établir une prévision réaliste sur laquelle fonder les estimations de revenus. La maturité de chaque technologie envisagée a également été prise en compte, tout comme la présence de cas types existants ailleurs en Amérique du Nord. Cette analyse a également permis d’évaluer des scénarios pour les risques contractuels et les exigences réglementaires.

Municipal employee in orange safety gear insects a gas collection well in the center of a field in spring.
Personnel de la Ville de Winnipeg surveillant les puits de collecte des gaz d’enfouissement à l’installation de gestion des ressources du chemin Brady

Obstacles

Une des difficultés rencontrées dans la réalisation de cette étude a été d’obtenir des chiffres précis sur les revenus liés aux marchés potentiels. Les représentants de ces marchés étaient souvent réticents à fournir ces chiffres. Par conséquent, des chiffres prudents ont été utilisés, et on a tenu compte d’imprévus lorsque nécessaire.

Résultats

À l’issue de l’analyse, deux scénarios — la vente de GNR sur le marché libre et la vente de gaz d'enfouissement bruts à un producteur d’énergie indépendant — ont été jugés susceptibles de générer des revenus pour la Ville, dont la valeur actuelle nette est évaluée à 21,36 millions de dollars et à 4,26 millions de dollars respectivement. Étant donné que les revenus estimés de l’option privilégiant la production de GNR sont nettement plus élevés, les auteurs de l’étude ont recommandé à la Ville de procéder à une analyse de rentabilité et à une estimation supplémentaire pour la construction et l’exploitation d’une installation pour produire et vendre du gaz de qualité gazoduc.

Avantages

L’achèvement de cette étude a ouvert la voie à l’utilisation par Winnipeg des gaz d’enfouissement actuellement recueillis et brûlés à l’installation de gestion des ressources du chemin Brady. Pour Winnipeg, non seulement cela aura l’avantage de générer des revenus, mais cela permettra également d’atteindre les objectifs en matière d’émissions de GES énoncés dans son plan d’action sur le changement climatique, le GNR ainsi produit pouvant compenser les émissions produites par le gaz naturel et d’autres combustibles fossiles.

Leçons tirées

L’une des principales leçons tirées de ce projet est l’importance de tenir toutes les parties prenantes informées et mobilisées tout au long de l’étude. Même si une consultation publique n’est pas obligatoire, l’inclure dans le processus peut aider à réduire les retards du projet en cours de route, notamment parce que les citoyens souhaitent discuter de leurs préoccupations avec la Ville.

Prochaines étapes

En mars 2022, le conseil municipal a accepté d’aller de l’avant dans les négociations pour devenir un fournisseur de gaz d'enfouissement bruts à une tierce partie, qui convertira ces gaz en GNR et le vendra ensuite sur le marché. Cette option a été choisie, car elle présente un risque et une responsabilité moindres ainsi qu’une base de clients potentiels plus diversifiée. De plus, les revenus associés doivent être versés dans un nouveau fonds de réserve pour les initiatives liées aux changements climatiques.

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Des centaines de municipalités canadiennes ont déclaré une urgence climatique, et les villes partout au Canada cherchent des moyens nouveaux et efficaces de réduire l'empreinte carbone de leurs collectivités.

Afin d’être efficaces, les mesures doivent tenir compte du fait que le transport est l'une des principales sources d'émissions et que les stratégies de transport durable doivent permettre l'adoption rapide de véhicules zéro émission (VZÉ).

Mais comment les municipalités peuvent-elles tirer parti de leur autorité et de leurs relations communautaires pour accélérer l'adoption des véhicules à émission zéro? Et quels programmes et politiques devraient-ils privilégier?

En se fondant sur une modélisation approfondie des stratégies municipales en matière de VZÉ d'un océan à l'autre, la Ligue des communautés canadiennes sobres en carbone (LC3) et le Fonds municipal vert (FMV) ont collaboré avec Dunsky Énergie + Climat pour déterminer et classer par ordre de priorité les mesures municipales ayant le plus d'impact sur l'électrification des déplacements des personnes, des biens et des services.

Consultez la ressource pour en savoir plus sur les six actions prioritaires, sur la façon de s'y prendre, sur les raisons de les choisir et pour découvrir qui passe déjà à l'action au Canada.

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