Élimination de la consommation de gaz naturel de 645 GJ/an
Élimination des émissions de GES de 33 tonnes/an
Valorisation de 91 % des déchets de démolition
Réduction de 40 % de la consommation d’eau pour l’exploitation du bâtiment
Le contexte
En 2016, quand la caserne de pompiers 17 de la Ville de Vancouver a atteint la fin de sa durée de vie et devait être reconstruite, le conseil municipal a décidé d’adopter un règlement voulant que tout nouveau bâtiment municipal réponde aux normes du bâtiment passif ou à toute autre norme de carboneutralité. Comme la caserne était un bâtiment achalandé qui abritait le dortoir des pompiers et un centre de communications énergivore, elle se devait d’être hautement fonctionnelle. La Ville voulait aussi donner l’exemple et encourager le changement dans l’industrie du bâtiment durable.
Le défi
L’objectif était simple, mais ambitieux : concevoir et construire une caserne pouvant démontrer la validité du concept de bâtiment durable et passif, de manière à convaincre d’autres constructeurs de Vancouver de réduire leur empreinte carbone. À l’étape de la conception, la Ville a décidé de dépasser les normes du bâtiment passif, se fixant l’objectif d’un bâtiment carboneutre sans aucune émission de GES.
La démarche
La caserne a été conçue conformément à de nombreuses normes énergétiques : bâtiment passif, LEED v4 Or, norme de construction sans carbone et de carboneutralité sauf pour certaines charges liées à des procédés. Pour respecter ces normes, de multiples mesures d’efficacité énergétique ont été intégrées à la conception, notamment les suivantes.
- Enveloppe thermique très performante et récupération de la chaleur
- Système géothermique pour le chauffage et la climatisation
- Génération d’énergie solaire sur place
Le projet a aussi fait appel à d’autres caractéristiques du bâtiment durable : matériaux recyclés, valorisation des déchets et réduction de la consommation d’eau au moyen d’une robinetterie efficace et d’un aménagement paysager écoresponsable. Les mâts de descente en étain de l’ancienne caserne ont même été réutilisés.
Les obstacles
Le principal défi était d’obtenir deux zones à températures différentes : 10 °C pour la salle des appareils et 20 °C pour le reste du bâtiment. Au cours des essais, on a constaté des fuites importantes entre les deux zones causées par la traversée des câbles électriques. Un travail d’étanchéisation a permis de résoudre le problème, mais il en ressort que, pour un projet similaire, il serait préférable d’éviter que des câbles ou des conduites traversent les cloisons séparant les deux zones.
Les résultats
Bien que trois fois plus grande que l’ancienne caserne, la nouvelle caserne ne consomme aucun combustible fossile (elle consommait auparavant 645 GJ de gaz naturel par année) et ne génère aucune émission de GES (elle générait auparavant 33 tonnes de GES par année). Elle utilise l’électricité du réseau de BC Hydro, dont la production principalement hydroélectrique génère peu d’émissions. Le projet a permis de valoriser 91 % des déchets de construction et de réduire de 40 % la consommation d’eau liée à l’exploitation du bâtiment.
Les avantages
La nouvelle caserne 17 de Vancouver témoigne d’un leadership en matière de construction durable, encourage des changements positifs et sert de modèle pour les projets municipaux visant la carboneutralité. Il s’agit en quelque sorte d’un projet pilote susceptible d’inspirer des modifications aux règlements municipaux sur les bâtiments qui offre également aux concepteurs et aux constructeurs une expérience du bâtiment passif qu’ils pourront appliquer à d’autres projets. Le projet encourage aussi les fabricants locaux à produire des éléments plus performants adaptés au bâtiment passif, comme des portes et fenêtres, des récupérateurs de chaleur, des matériaux d’isolation et d’étanchéisation, etc.
La nouvelle installation, construite pour résister à un séisme, répond plus adéquatement aux besoins de la collectivité en situation d’urgence et comprend divers dispositifs de résilience, comme une génératrice de secours, un système de climatisation de l’ensemble du bâtiment et des filtres permettant de maintenir la salubrité de l’air intérieur en cas d’incendie de forêt.
Les enseignements
Comme l’industrie du bâtiment passif est en développement au Canada, l’équipe de projet a éprouvé de la difficulté à trouver des d’éléments certifiés, comme des portes ignifuges. En prévision d’autres projets de bâtiment passif, l’équipe prévoit d’exercer un suivi auprès des fabricants afin que les éléments non certifiés respectent tout de même les normes.
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