Avez-vous réfléchi à la façon de mettre l’équité au centre de vos projets de plantation d’arbres? La présente fiche d’information explore les mesures que les gouvernements locaux et les partenaires communautaires peuvent prendre pour centrer leurs plans et leurs pratiques en matière de foresterie urbaine autour de l’équité.    

Qu’est-ce que l’équité forestière?

L’équité forestière est une dimension de la foresterie urbaine qui cherche à aborder les inégalités de la distribution des forêts urbaines et autres espaces verts dans les collectivités canadiennes. Elle consiste à prendre des mesures afin d’améliorer l’accès aux arbres et aux espaces verts locaux pour les personnes qui, sur le plan statistique, ont le moins de chance d’en profiter. En dotant la foresterie urbaine d’une perspective d’équité, les gouvernements locaux et leurs partenaires peuvent évaluer comment les arbres sont répartis dans les quartiers en fonction de facteurs tels que la race, la culture, le revenu ou l’éducation, pour ainsi contribuer aux efforts de plantation d’arbres et à l’entretien continu des arbres.  

Faire preuve d’équité forestière consiste également à veiller à ce que toutes les collectivités se fassent entendre et participent activement à la planification et à la gestion des projets de plantation d’arbres. Les façons de mettre l’équité au centre de ces projets sont nombreuses. Par exemple, on peut planter un plus grand nombre d’arbres dans les quartiers à faible revenu, inclure des fonctions d’accessibilité lors de la conception des projets et embaucher des fournisseurs et des gens de métier provenant de groupes dignes d’équité.

Au-delà des projets de plantation individuels, les gouvernements locaux peuvent faire équipe avec des partenaires communautaires pour veiller à ce que la forêt urbaine, dans son ensemble, soit aménagée de manière équitable et inclusive, en faisant participer plusieurs parties prenantes et titulaires de droits au processus décisionnel et à l’intendance. 

Pourquoi est-il important de faire progresser l’équité forestière? 

La progression de l’équité forestière est essentielle pour que tout le monde puisse profiter des arbres et des espaces verts.  

Au Canada, les cas de racisme environnemental antérieurs et actuels font en sorte que les groupes dignes d’équité (y compris les résidents racialisés, les résidents à faible revenu, les résidents vivant en situation de handicap, etc.) ont plus tendance à vivre dans des quartiers ayant un indice de canopée faible et disposant d’un accès restreint aux espaces verts. On constate ces tendances dans toutes les collectivités, peu importe la taille.  

Principale ressource : Le rapport de Nature Canada, Bringing the Canopy to All (en anglais seulement), mentionne que dans les collectivités des quatre coins du Canada, les quartiers composés des plus grands pourcentages de résidents à faible revenu et racialisés présentent souvent un indice de canopée plus faible que celui des quartiers plus aisés et moins racialisés.

Les avantages socioéconomiques et environnementaux des arbres sont indispensables à la création de collectivités saines où il fait bon vivre. Les collectivités sans couvert arboré adéquat sont plus sensibles aux risques environnementaux pour la santé, tels que la chaleur extrême, la pollution atmosphérique et les inondations. En améliorant l’accès aux arbres et en adoptant des approches axées sur l’équité dans le cadre de leurs projets forestiers, les gouvernements locaux peuvent :

  • diminuer le nombre de décès et de maladies liés à la chaleur au sein des collectivités dignes d’équité;
  • réduire la facture de services publics des résidents de zones en situation de précarité énergétique;
  • créer des espaces de rassemblement extérieurs pour accroître le lien social et améliorer la santé physique et mentale au sein des régions privées de nature;
  • améliorer la résistance aux inondations et autres conditions météorologiques extrêmes dans les zones à risque élevé possédant de vieilles infrastructures.

Pour en savoir plus sur les avantages que procurent les arbres, consultez notre fiche d’information : faire valoir les avantages des arbres dans votre collectivité.  

Objectifs en matière d’équité – la règle du 3-30-300 (conçue par le forestier urbain CecilKonijnendijk dans cet article) (en anglais seulement)

Selon la règle du 3-30-300, tout le monde devrait pouvoir voir au moins trois arbres de son domicile, tous les quartiers devraient posséder une canopée d’au moins 30 % et tous les résidents devraient avoir un espace vert d’au moins 1 hectare à moins de 300 mètres de leur habitation. 

Nature Canada propose d’autres facteurs à considérer pour des forêts urbaines équitables, y compris que tout le monde ait accès à des forêts urbaines biodiversifiées de qualité supérieure et ait l’occasion de participer activement à l’intendance et au processus décisionnel. 

 

Comment les gouvernements locaux peuvent-ils faire progresser l’équité par le biais de la foresterie urbaine? 

Pour faire progresser l’équité forestière, il faut faire preuve de vision, établir les priorités, encourager l’innovation pour chambouler le statu quo, collaborer et être transparent. Là où les ressources sont limitées, les gouvernements locaux doivent, en priorité, investir dans les quartiers à faible revenu et dont l’indice de canopée est faible. Ces investissements pourraient procurer plus d’avantages, améliorer grandement la qualité de vie et accroître la résilience aux changements climatiques.  

Lorsque c’est possible, les gouvernements locaux doivent collaborer avec les organismes communautaires, en particulier ceux dirigés par des groupes dignes d’équité, afin de recueillir des données, de mener des consultations et de contribuer au processus décisionnel.  

Évaluer l’indice de canopée urbain pour déterminer les occasions de plantation équitable  

Une première étape importante est de procéder à un inventaire préliminaire des arbres et à une évaluation de l’indice de canopée. La réalisation d’un inventaire spatial au moyen de l’imagerie aérienne ou satellitaire aide à déterminer les régions ayant un indice de canopée faible. Si l’on possède déjà un inventaire détaillé des arbres, celui-ci peut servir à en apprendre davantage sur les carences particulières et sur les zones où il y a peu d’arbres ou où les arbres sont moins diversifiés.

Il importe ensuite de recueillir des données sur les résidents qui habitent ces zones. On peut utiliser les données de recensement ou d’autres techniques d’enquête pour obtenir de l’information sur les gens qui habitent dans ces quartiers. Des ressources telles que le site HealthyPlan.City ou le site Tree Equity Score (en anglais seulement) d’American Forests peuvent vous aider à comprendre comment différents indicateurs d’équité tels que le revenu, la race ou l’âge sont représentés dans votre collectivité et dans les zones à indice de canopée faible.  

Pour en savoir plus sur les outils et les technologies permettant de schématiser et de surveiller les forêts urbaines, consultez notre fiche d’information sur la technologie et les outils de foresterie urbaine.  

Exemple : La région de Peel, en Ontario, a rassemblé des planificateurs, des offices de protection de la nature, des aménagistes forestiers, des responsables municipaux et des professionnels de la santé publique afin de déterminer les priorités sur le plan socioéconomique et environnemental qu’on peut traiter en plantant des arbres. Le groupe a conçu une carte détaillée qui dévoile la vulnérabilité des quartiers aux problèmes tels que la chaleur extrême. Cette carte combine des données telles que l’indice de canopée, les facteurs socioéconomiques et la capacité d’adaptation de chaque quartier, et ce, dans le but de créer un indice de vulnérabilité. Peel utilise aujourd’hui ces indices pour accorder la priorité aux initiatives de plantation d’arbres dans différents quartiers de la région.   

Élaborer des plans et des politiques de foresterie urbaine axés sur l’équité et susciter un sentiment de responsabilité

Les projets mis au point aujourd’hui pour planter des arbres, ainsi que les protéger et les gérer, auront des retombées sur plusieurs générations. Un plan de gestion de la forêt urbaine (PGFU) précise les objectifs du gouvernement local et dresse une feuille de route pour la mise en œuvre et le suivi de la progression vers l’aménagement, l’élargissement et la protection de forêts urbaines saines et résilientes.

Si votre municipalité ne possède pas encore de PGFU ou en planifie une nouvelle édition, réfléchissez à la manière d’y intégrer l’équité comme indicateur de rendement clé ou principe directeur. Vous favoriserez ainsi une responsabilisation accrue vis-à-vis de l’inclusion de l’équité dans les activités de plantation ou d’aménagement à venir. Un PGFU doit contenir de l’information sur la situation actuelle de la forêt urbaine (y compris les zones dignes d’équité forestière) ainsi qu’une liste des mesures prioritaires à prendre pour aborder les lacunes décelées.

Si votre municipalité ne s’affaire actuellement pas à élaborer ou à actualiser un PGFU, envisagez d’élaborer des politiques ou d’autres initiatives stratégiques pour favoriser l’équité, y compris en créant ou en actualisant une stratégie d’action pour la plantation d’arbres centrée sur l’équité forestière, en élaborant des règlements administratifs relatifs à la protection des arbres ou en actualisant votre stratégie de mobilisation du public afin de mieux communiquer avec les diverses collectivités.  

Exemple : La stratégie de foresterie urbaine de Winnipeg compte, parmi ses principes essentiels, les facteurs à considérer en matière d’équité. Elle établit les objectifs et les mesures qui permettent une distribution équitable des arbres et des actifs forestiers à l’échelle de la collectivité, en plus de favoriser la réconciliation et l’intendance par le biais de partenariats réfléchis. 

Faire participer les groupes dignes d’équité au processus décisionnel

Un aspect essentiel de la foresterie urbaine axée sur l’équité est le point de vue et les commentaires des diverses collectivités, en particulier celles qui, sur le plan historique, sont marginalisées et mal desservies. Voici certaines des pratiques gagnantes associées à l’engagement communautaire :

  • Fournir de l’information accessible sur le plan culturel et linguistique.
  • Consulter les collectivités quant au choix du moment, du format et du lieu des activités de consultation publique. Fournir des mesures d’adaptation pour qu’elles puissent participer de façon active.
  • Tenir compte de tous les membres pertinents de la collectivité, y compris les Autochtones dont les droits pourraient être touchés par les activités de gestion des forêts urbaines.  
  • S’adresser à différents groupes dignes d’équité en respectant leurs protocoles particuliers en matière d’engagement et en collaboration avec les organismes communautaires qui représentent ces groupes.
  • Établir des relations intentionnelles avec les diverses collectivités à toutes les étapes du processus de planification. Avant de prendre des décisions, recueillir les commentaires sur les valeurs et les intérêts des collectivités. Continuer l’engagement après la fin d’un projet.  

Pour s’assurer que les approches en matière d’engagement respectent les pratiques exemplaires, il importe de travailler avec des experts-conseils externes expérimentés et spécialisés en consultations communautaires auprès des groupes dignes d’équité.  

Exemple : La municipalité régionale de Halifax (en anglais seulement) a adopté des stratégies de consultation précises pour mobiliser les personnes autochtones, les Afro-Canadiens, les Acadiens et les francophones dans l’élaboration de son plan de gestion des forêts urbaines. Un résumé de l’engagement pour chaque groupe communautaire est compris dans les documents du plan préliminaire.   

Principale ressource : Le guide pour promouvoir l’équité climatique par la collaboration locale de l’Institut Tamarack souligne d’importantes questions, idées, histoires et ressources que les gouvernements locaux peuvent utiliser pour collaborer avec les membres des collectivités et les mobiliser de manière significative.  

Tirer parti des partenariats pour attendre les objectifs en matière de plantation d’arbres et d’autres objectifs visant l’équité

Une plantation d’arbres ambitieuse au sein des collectivités canadiennes est nécessaire pour atteindre les cibles concernant les indices de canopée et accroître l’équité forestière. Il est cependant difficile de planter des arbres dans des zones à indice de canopée faible en raison du manque d’espace, de surfaces imperméables, d’une mauvaise qualité du sol et d’autres facteurs.

Une manière importante de relever ce défi est de miser sur les partenariats pour accroître l’accès aux espaces où l’on peut planter des arbres, pour ainsi en augmenter le nombre. Les partenariats avec des organismes communautaires et des projets d’habitation, des écoles, des hôpitaux et d’autres endroits offrant un accès à des terrains peuvent constituer des occasions d’accroître l’indice de canopée des quartiers où les gens habitent, travaillent et vont à l’école.  

Sur les propriétés privées, les programmes conçus pour encourager et subventionner la plantation d’arbres pour les résidents, les écoles et les entreprises sont d’excellents moyens d’accroître l’indice de canopée. Pour assurer la survie et la santé des arbres plantés, il importe de mettre en œuvre des mesures éducatives pour veiller à ce qu’ils soient plantés correctement et favoriser une intendance partagée des arbres dans la collectivité.

De manière globale, ces partenariats procurent des façons d’accroître les retombées des forêts urbaines sur une plus grande superficie de la collectivité, favorisent l’adhésion de la population et intègrent un plus grand nombre de points de vue et d’expériences dans l’aménagement des forêts urbaines. 

Exemple : La Société de verdissement du Montréal métropolitain (Soverdi) est une organisation non gouvernementale qui collabore avec les gouvernements locaux, les propriétaires fonciers institutionnels et d’autres propriétaires fonciers privés de Montréal dans le but de déterminer des emplacements convenables où planter des arbres, et ce, afin de fournir un indice de canopée aux collectivités dignes d’équité qui en profiteront le plus.    

Prochaines étapes 

Voici d’autres ressources qui peuvent vous aider à faire progresser l’équité forestière et accroître la canopée des collectivités :   


Cette ressource a été créée en partenariat avec Arbres Canada et le Fonds municipal vert de la FCM dans le cadre de l’initiative Croissance de la canopée des collectivités canadiennes qui est mise en œuvre par la Fédération canadienne des municipalités et financée par le gouvernement du Canada.   

 

Cette page vous a-t-elle été utile?
Avez-vous des suggestions qui nous permettraient d’améliorer votre expérience du centre d’apprentissage?
GOC - Tree Canada logos