Les collectivités savent que les arbres sont importants. Ils améliorent le bien-être de la population tout en créant des espaces frais, verts et résilients aux changements climatiques. Cependant, de nombreuses collectivités n’ont ni l’expertise ni le soutien nécessaire pour gérer efficacement leur couvert forestier afin de protéger leur investissement à long terme. 

Lancée en 2023, l’initiative Croissance de la canopée des collectivités canadiennes (CCCC) du FMV, appuyée par les accompagnatrices et accompagnateurs en foresterie urbaine, aide les collectivités à planter le bon type d’arbres aux bons endroits de sorte qu’elles puissent tirer le maximum des projets d’aménagement et de plantation d’arbres.  

Dans cet article, vous découvrirez les défis courants auxquels font face les collectivités en matière de foresterie urbaine et comment le réseau de plus de 30 accompagnatrices et accompagnateurs en foresterie urbaine de la CCCC peut aider. Quatre accompagnatrices et accompagnateurs partagent leur point de vue :  

  • Marshall Buchanan, qui se consacre à la conservation de la nature depuis plus de 30 ans, a exploité sa propre entreprise de consultation en foresterie, se spécialisant dans la restauration des sites, la foresterie urbaine, la gestion des boisés privés et la conservation des gènes forestiers.  
  • Barbara Rabicki, propriétaire principale de Wild by Nature, un sanctuaire forestier de plus de 1 000 arbres plantés dans une ancienne carrière.
  • Tyler Searls, planificateur professionnel agréé, forestier et arboriculteur certifié par l’International Society of Arboriculture (ISA). En 2021, il s’est joint à Diamond Head Consulting, une entreprise qui vise à protéger, restaurer et améliorer l’environnement naturel.  
  • Margot Ursic, écologiste. Elle est la directrice de Grounded Solutions, où elle met à profit son expérience d’écologiste en planification pour conseiller les comités sur les efforts de conservation des terres.   

Comment des ​​accompagnatrices et accompagnateurs en foresterie urbaine peuvent aider votre collectivité?  

Les accompagnatrices et accompagnateurs en foresterie urbaine fournissent une expertise en gestion forestière urbaine aux collectivités partout au Canada et peuvent compter sur le soutien d’Arbres Canada dans le cadre d’un partenariat.

Ces spécialistes soutiennent les collectivités à chaque étape du parcours de financement du FMV et, pendant le processus de demande de financement, formulent des recommandations précises pour appuyer les soumissions et l’ensemble du projet. Ce soutien peut prendre les formes suivantes : 

  • élaborer des plans de plantation d’arbres;
  • concevoir des stratégies de mobilisation de la collectivité;
  • choisir les arbres et arbustes appropriés;  
  • assurer de solides pratiques de surveillance et d’entretien. 

Une fois le financement approuvé, les accompagnatrices et accompagnateurs appuient l’exécution du projet en suggérant des pratiques exemplaires pour maximiser les avantages environnementaux et sociaux, assurent des taux élevés de survie des arbres et partagent des outils pour le suivi des mesures.  

Sur un site de plantation, une accompagnatrice tient sous les bras deux arbres

Quels sont les principaux défis que doivent relever les collectivités lorsqu’elles entreprennent un projet de foresterie urbaine?  

 

1. Expertise de l’industrie   

Comme d’autres spécialistes en foresterie urbaine, Barbara Rabicki a acquis une vaste expérience qu’elle aime partager avec les personnes qui veulent rendre leur collectivité plus verte, mais qui n’ont peut-être pas accès à l’expertise du secteur. En fait, ce manque d’expérience est l’un des principaux défis qu’elle et ses collègues observent. C’est surtout le cas dans les collectivités qui n’ont pas de spécialistes internes en foresterie urbaine ou dans les petites municipalités qui manquent de personnel et de ressources. 

2. Participation de la collectivité  

Trees affected by emerald ash borer beetles

Selon Margot Ursic, un autre défi courant consiste à obtenir le soutien du public pour un plan de foresterie urbaine​​. Bien que « la plupart des gens aiment les arbres, » dit-elle, « quelle est la vraie somme que [les décisionnaires] peuvent investir? Si une municipalité veut maintenir un couvert forestier à long terme, elle doit continuellement investir dans la plantation, l’entretien et la protection. »

Barbara Rabicki explique que les accompagnatrices et accompagnateurs aident les collectivités à présenter aux décisionnaires d’une municipalité la valeur des arbres en tant qu’infrastructure verte. Selon elle, une telle infrastructure peut profiter aux habitats fauniques, à la qualité de l’air, à la gestion des eaux pluviales, aux économies d’énergie et à la lutte antiparasitaire. Par exemple, comme le mentionne Barbara Rabicki, la diversification des types d’arbres plantés peut protéger les collectivités contre l’agrile du frêne, un coléoptère envahissant qui, dans les 8 à 10 ans suivant son installation dans une collectivité, tue 99 % des frênes.

3. Créer une dynamique 

Bien qu’une grande partie de la population veuille contribuer à une solution, les gens qui connaissent les avantages des arbres, autres que leur beauté visuelle, peuvent ne pas savoir à qui s’adresser pour lancer une initiative de verdissement, explique Marshall Buchanan. 

« Comment ces personnes peuvent-elles susciter l’enthousiasme [pour une solution] et rassembler [les gens] pour la mettre en œuvre? L’impulsion vient-elle du gouvernement local ou du mouvement citoyen – et comment peut-on concrétiser cet effort? » demande Marshall Buchanan.

C’est pourquoi le réseau d’accompagnatrices et d’accompagnateurs de la CCCC est si important. Ces spécialistes, qui servent à la fois de guides experts et d’alliés stratégiques, élaborent des arguments convaincants en faveur d’investissements à long terme et aident les collectivités à combler les lacunes en matière de personnel, de formation et de relations avec les pairs. 

Déterminer les lacunes du couvert forestier

Avec des années d’expertise dans le secteur, les accompagnatrices et accompagnateurs utilisent plusieurs outils et ressources pour appuyer les personnes qui demandent du financement, ​​​​​​notamment en les aidant à élaborer un plan pour leur projet de plantation d’arbres.  

Du point de vue de l’équité, Tyler Searls affirme qu’au moment de créer un plan de plantation d’arbres, il est essentiel que les collectivités déterminent les lacunes de leur couvert forestier et les quartiers qui pourraient profiter le plus d’un effort de verdissement. Des facteurs comme la race, la culture, le revenu et l’éducation peuvent avoir eu une incidence sur la façon dont les arbres ont été plantés dans une région – les quartiers mal desservis offrant souvent moins d’espaces verts. Ce manque d’espaces verts peut se traduire par des taux plus élevés de décès et de maladies liés à la chaleur, des factures d’électricité plus élevées, des dommages structuraux causés par des phénomènes météorologiques extrêmes et plus encore.  

Vue aérienne du couvert forestier d’une municipalité.
 

Lutter contre la perte de biodiversité

Marshall Buchanan ajoute qu’il y a une « crise de la biodiversité » au Canada. Les statistiques montrent que les populations de mammifères à risque, comme le caribou des bois (en anglais seulement), qui dépend d’arbres matures pour se nourrir et pour se déplacer en toute sécurité, ont chuté de près de moitié en 50 ans.

Lorsque les espaces naturels et la biodiversité disparaissent, les risques pour la santé humaine augmentent. Sans les arbres, l’air est rempli de polluants, la salubrité et la sécurité des aliments diminuent, les risques de pandémie augmentent, et plus encore.  

C’est pourquoi il est si important de concevoir des projets de foresterie urbaine qui font croître la biodiversité, accordent la priorité aux espèces indigènes et protègent les espaces verts existants. Les accompagnatrices et accompagnateurs peuvent offrir des conseils experts pour soutenir une forêt urbaine plus diversifiée et résiliente grâce à des projets stratégiques de plantation d’arbres ou de restauration écologique. 

Soutien approprié 

Peu importe sa taille ou son expérience, toute collectivité qui présente une demande de financement peut bénéficier d’un accompagnement en foresterie urbaine.  

Dans le cas des demandes de financement, la première étape de Tyler Searls consiste à organiser une réunion exploratoire pour mieux comprendre où en est la collectivité sur le plan de l’expertise et de la gestion antérieure des forêts urbaines. Par exemple, s’agit-il d’une toute première initiative de verdissement à grande échelle ou d’une recherche de financement pour intensifier les efforts en cours?  

« Cette démarche permet de guider les municipalités tout au long du processus de demande et, espérons-le, de faire en sorte qu’elle soit couronnée de succès », dit Tyler Searls. En tant qu’accompagnateur, l’une de ses premières expériences a été auprès d’une collectivité de plus de 100 000 personnes qui avait déjà de l’expérience et beaucoup d’expertise en gestion des forêts urbaines. L’atout de l’accompagnement : mieux comprendre les rouages d’une demande de financement du FMV.  

« La municipalité savait là où mon aide serait la plus pertinente : elle m’a donc sollicité selon ses besoins », dit-il.  

L’approche de Barbara Rabicki est semblable à celle de Tyler Searls : elle commence chaque projet en déterminant la capacité actuelle d’une collectivité. « A-t-elle de la difficulté avec les ressources en personnel ou les ressources financières? » demande-t-elle. Elle dresse aussi la liste des types de problèmes auxquels une collectivité peut faire face, de la gestion des contacts en foresterie urbaine à la recherche de fournisseurs, en passant par la rédaction de contrats et d’appels d’offres pour des services forestiers. « Ce sont tous des domaines où nous pouvons leur être utiles – selon leurs besoins individuels », ajoute Barbara Rabicki. 

À partir de là, elle aide les personnes qui font une demande de financement à diviser leur ​​​​projet en « étapes réalisables ». Par exemple,​ définir leurs objectifs et recueillir des données sur l’état de leur couvert forestier ou choisir un site de plantation et choisir les bonnes espèces d’arbres. ​​​

Selon Tyler Searls, les petites collectivités sont plus susceptibles d’avoir des réseaux limités, car elles n’ont peut-être pas le personnel ou les ressources nécessaires pour assister aux conférences de l’industrie. « Elles n’appartiennent pas à certaines associations professionnelles et elles ne reçoivent pas les mêmes occasions de réseautage. »

Même une collectivité bien établie en foresterie urbaine peut bénéficier d’un accompagnement, dit Barbara Rabicki. « Un réseau n’est jamais trop grand, parce qu’il faut souvent composer avec de nouveaux défis », précise Barbara Rabicki. Il peut s’agir de trouver comment protéger les arbres contre une maladie inattendue ou des animaux et insectes nuisibles.  

Les accompagnatrices et accompagnateurs peuvent appuyer le travail de planification stratégique, comme l’élaboration d’un plan de gestion des forêts urbaines. Avec un plan stratégique en main, Barbara Rabicki affirme que les collectivités ont une « feuille de route » à laquelle se référer, y compris des points de contact avec le conseil municipal pour obtenir l’adhésion des parties prenantes, ainsi que pour « aider le public à comprendre quels sont les objectifs et pourquoi il est essentiel de construire un couvert forestier », dit-elle.

Margot Ursic ajoute que, même si les besoins de chaque collectivité sont uniques, une collectivité s’enrichit toujours en travaillant avec des spécialistes. Par exemple, une grande municipalité pourrait avoir un besoin particulier, comme une expertise en gestion forestière, tandis que d’autres pourraient avoir besoin d’aide pour déterminer comment s’y prendre avec leur liste des étapes à entreprendre. « Une collectivité pourrait avoir besoin de conseils pour établir l’ordre de priorité des [tâches] », précise-t-elle. « Les collectivités veulent en faire beaucoup, mais elles ne peuvent pas tout faire. Quelle serait la meilleure façon d’utiliser leurs ressources? »

​​​​​​​​​Margot Ursic ajoute que les demandes de financement peuvent tirer profit des spécialistes en foresterie urbaine comme elle qui travaille avec diverses collectivités. « J’apprends ici et là des petites choses qui peuvent être utiles à d’autres projets. Je peux ensuite dire : telle municipalité a vécu cette expérience, peut-être que cette solution pourrait fonctionner pour vous », dit-elle.  

Si les collectivités profitent grandement des services d’accompagnement, les accompagnatrices et accompagnateurs ont aussi quelque chose à gagner de ce partenariat : Barbara Rabicki, qui a travaillé à la fois comme consultante en foresterie et comme fonctionnaire municipale, se dit « emballée » à l’idée d’aider les autres à apprendre et à planifier leurs projets avec confiance.    

« Il s’agit de faire profiter les autres de son expérience, de les aider à grandir et à réussir et d’apprendre ensemble. C’est un effort collaboratif pour rendre les collectivités du Canada plus vertes. »​​​​​​ dit-elle.​

Vous avez une idée de projet? Faites-vous accompagner

Que vous commenciez à peine à concevoir votre projet de foresterie urbaine ou que vous en soyez déjà à l’étape de la mise en œuvre, le fait de vous connecter avec une accompagnatrice ou accompagnateur dès le début peut faire toute la différence.  

Parlez à notre équipe de sensibilisation pour en savoir plus sur le financement du FMV, partager votre idée de projet, vous faire jumeler avec une accompagnatrice ou un accompagnateur et découvrir comment nous pouvons vous aider. 


L’initiative Croissance de la canopée des collectivités canadiennes du Fonds municipal vert, qui est financée par le gouvernement du Canada et mise en œuvre par la FCM, est un programme de 291 millions de dollars qui prendra fin en 2031. Le renforcement des capacités est rendu possible grâce à un partenariat avec Arbres Canada. L’initiative CCCC soutiendra la plantation d’au moins 1,2 million d’arbres dans l’ensemble du pays d’ici à la fin mars 2031.  

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