Québec lance un projet novateur de gestion in situ du phosphore provenant des sédiments

Afin de restaurer le lac Saint-Augustin fortement eutrophisé et de prévenir la prolifération de cyanobactéries, la Ville de Québec (Qc) a entrepris deux essais sur le terrain qui l'ont aidée à vérifier l'efficacité de diverses techniques de contrôle des nutriments. Dans le premier essai, le phosphore contenu dans l'eau a été précipité vers le fond du lac, puis les sédiments ont été recouverts pour être neutralisés. Le second essai a consisté à précipiter le phosphore puis à extraire les sédiments par pompage pour les traiter et en disposer. Dans les deux cas, Québec a évalué le taux de relargage des sédiments anciens et celui des nouveaux, et elle a effectué une évaluation technique et socioéconomique, incluant une étude préliminaire des effets environnementaux. Les résultats montrent que le premier traitement permet d'obtenir les meilleurs résultats.

Il existe peu d'exemples de gestion in situ du phosphore provenant des sédiments au Canada; aussi les résultats de ce projet pilote seront-ils précieux pour les municipalités confrontées à des problèmes similaires.

Résultats

Défis

• Dans ce projet où intervenaient de nombreux partenaires issus des sphères municipale, provinciale, fédérale et privée, chacun des acteurs devait se plier à ses propres modèles d'entente assortis d'obligations et d'engagements. Il a donc été très laborieux d'arriver à une entente qui tienne compte des contraintes de chacun.

• L'installation de la plateforme flottante a elle aussi soulevé maints problèmes, en particulier en ce qui concerne l'ancrage des enclos au fond du lac. Dans les circonstances, Québec a dû faire appel à des plongeurs professionnels.

• De plus, les conditions climatiques extrêmes ont compromis l'efficacité de la plateforme. À quelques reprises, des réparations mineures ont été nécessaires.

Leçons retenues

• Après avoir effectué un diagnostic complet qui révèle la présence des divers polluants, il faut mettre en place les mesures de contrôle à l'échelle de tout le bassin versant. Par la suite, on peut prendre des mesures de contrôle directement dans l'écosystème aquatique.

• Les deux essais sur le terrain n'ont été effectué qu'une seule fois chacun, pendant 3 ou 4 mois. Aussi, avant de réaliser la restauration de tout le lac, il sera indispensable de faire des essais dans des zones isolées pendant 2 ou 3 ans. On pourrait ainsi documenter davantage l'estimation de l'efficacité des technologies retenues.

• Les municipalités désireuses de restaurer un lac affecté d'un problème semblable trouveront dans le rapport d'achèvement un portrait global incluant la description du projet pilote, les résultats des recherches et des essais, l'analyse comparative des mesures de restauration mises à l'essai ainsi que les conclusions de la démarche et les recommandations.

• Riche de cette expérience, la Ville de Québec se réjouit d'avoir mis sur pied un comité multidisciplinaire, car toutes les sphères du développement durable étant touchées, on a pu porter un regard élargi qui a augmenté les chances de réussite.

Partenaires et collaborateurs

• Ville de Québec
• Université Laval
• MDDEFP

Personne-ressource du projet

Alexandre Baker
Conseiller en environnement
Service de l'environnement, Division de la qualité de l'eau
Ville de Québec (Qc)
Alexandre.baker@ville.quebec.qc.ca
T. 418 641-6411, poste 2827
T. 418 641-6556