Lauréat des Prix des collectivités durables 2022 de la FCM dans la catégorie de matières résiduelles

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Sommaire

Les déchets alimentaires contribuent au changement climatique, non seulement en raison de la consommation d'énergie inutile qui y est associée, mais aussi parce que les matières organiques qui se décomposent dans les décharges produisent des gaz à effet de serre. Lorsque des aliments sont jetés, c'est une occasion manquée de les redistribuer à des personnes qui peuvent les consommer ou les utiliser d'une autre manière. Afin de trouver les façons les plus efficaces de réduire les déchets alimentaires, Guelph-Wellington a mené une étude visant à analyser le système alimentaire local, de la production à l'exportation et à la consommation. La région a trouvé un certain nombre de solutions au problème du gaspillage alimentaire, qui peuvent à la fois remédier aux inégalités économiques et diminuer l'empreinte carbone de la communauté.

Contexte

Guelph-Wellington englobe la Ville de Guelph et le comté de Wellington. Cette région du sud de l'Ontario compte une population d’environ 223 000 habitants, dont près de 60 % vivent en ville. Le comté est largement rural et entretient des liens étroits avec le secteur de l'alimentation et de l'agriculture. Les produits prédominants sont le maïs, le blé et le soja ainsi que le bœuf, le porc et la volaille.

La communauté considère les déchets alimentaires comme une occasion de s'attaquer à la fois aux inégalités et à la crise climatique. Une grande partie du gaspillage alimentaire est évitable, ce qui signifie qu'avec une meilleure organisation et une meilleure distribution, les déchets pourraient être conservés pour la consommation. Par ailleurs, les déchets alimentaires évitables (fruits pourris, pain rassis, etc.) et inévitables (coquilles d'œuf, épluchures de légumes, etc.) contribuent aux émissions de gaz à effet de serre tout au long de la chaîne, depuis les ressources utilisées pour produire les aliments jetés jusqu'au méthane émis si les déchets organiques finissent en décharge.

Le défi

Guelph-Wellington voulait transformer les déchets alimentaires en une ressource précieuse en créant une économie alimentaire circulaire dans la région et en réinventant la manière dont la communauté produit, distribue, vend et consomme les aliments. Objectif : réduire la quantité d'aliments envoyés dans les installations de compostage ou d'élimination en vue de les consommer ou les utiliser à des fins de plus grande valeur.

C’est pour relever ce défi que l’initiative Our Food Future a été créée. La vision du groupe repose sur trois piliers :

  • Accroître de 50 % l'accès à une alimentation abordable et nutritive, où les « déchets » deviennent une ressource;
  • Créer 50 nouvelles entreprises circulaires et options de collaboration;
  • Accroître de 50 % les bénéfices liés à l’économie circulaire en libérant la valeur des déchets.

L’approche

Pour concrétiser cette vision, l'équipe devait mieux comprendre le contexte alimentaire local afin de pouvoir trouver des occasions d'apporter des changements positifs. C’est dans cette optique que Our Food Future a lancé un projet qui s'est déroulé en trois étapes :

  1. Recueillir et analyser les données sur la nourriture et le gaspillage alimentaire dans la région.
  2. Collaborer avec les parties prenantes locales à l’établissement d’une feuille de route et à la sélection des meilleures interventions à mener afin de trouver des utilisations à plus forte valeur ajoutée pour les déchets alimentaires.
  3. Piloter trois de ces interventions potentielles.

L'un des facteurs clés du projet a été de faire appel à l'expertise et aux propositions de multiples partenaires - non seulement la ville et le comté, mais aussi d’experts en la matière, d’organisations à but non lucratif, d’entreprises du secteur privé et d’organismes gouvernementaux, tant dans la région qu'à l'extérieur - qui avaient des avis précieux à partager. Ce groupe a notamment participé à la définition des moyens de mesurer la réussite du projet, à savoir :

  • Valorisation des aliments comestibles;
  • Total des déchets organiques détournés;
  • Réduction de l'empreinte environnementale;
  • Valeur économique différentielle des résultats.

Les obstacles

La collecte des données et la création d'un ensemble de données standard ont constitué l'un des principaux enjeux de ce projet en raison des facteurs suivants :

  • Les multiples sources nécessaires;
  • L’absence de certains ensembles de données;
  • Le temps nécessaire pour convertir les données reçues en unités standard, pour faire correspondre les catégories de produits et pour analyser la qualité des données afin de garantir un résultat final de qualité.

Après l'analyse initiale des flux de matières, l’équipe a acheté des ensembles de données supplémentaires aux fins de comparaison et de vérification des résultats. Elle a constaté que le plus pertinent des deux ensembles a confirmé leur analyse initiale et ont conclu que les données librement disponibles sont adéquates pour ce type d'étude, ce qui constitue une connaissance utile pour d'autres municipalités cherchant à reproduire ce projet.

Un autre problème a été de passer de sessions d'engagement en personne à des sessions virtuelles, ce qui était considéré à l'origine comme un effet négatif de la pandémie de COVID-19. Cependant, ils ont pu créer des sessions virtuelles utiles et attrayantes en ayant recours à des plateformes de collaboration numérique, notamment Miro et Mural, qui leur ont permis de recueillir efficacement un grand nombre de commentaires intéressants. Depuis, il a été demandé de poursuivre les sessions virtuelles, car de nombreux participants y voient une façon plus pratique de participer.

Les résultats

Surtout, la collectivité a acquis une solide compréhension du système alimentaire de la région et de l'origine des déchets. Ils ont obtenu une analyse des flux de matières sous la forme d'un diagramme Sankey, qui est une représentation visuelle du flux des ressources à travers le système alimentaire, y compris les flux de production et de consommation.

Les données recueillies montrent les incidences environnementales des modes de consommation, telles que les émissions de gaz à effet de serre, les prélèvements d'eau douce et l'utilisation des terres par kilogramme.

L’équipe a relevé cinq « points chauds » où le gaspillage alimentaire a une grande incidence ou entraîne une forte perte de valeur économique. Il s’agit notamment des zones de stockage et d'emballage de la chaîne d'approvisionnement, ainsi que des ménages, des hôtels et des entreprises. Elle a ensuite choisi trois de ces points chauds aux fins d’analyse de projet à piloter, en utilisant trois facteurs : la faisabilité, l'efficacité potentielle et l'enthousiasme de la communauté.

Les retombées

Grâce à cette analyse des flux de matières et à cette feuille de route, la communauté de Guelph-Wellington a découvert des moyens non seulement de réduire les déchets, mais aussi d'accroître l'accès à des aliments abordables et nutritifs. L’équipe évalue les projets potentiels en fonction de leur impact économique, social et environnemental. Un projet pilote proposé se concentrera, par exemple, sur la meilleure façon d'utiliser les plateformes de réorientation des aliments afin que les aliments utilisables puissent être récupérés et consommés ou recyclés au lieu d'être gaspillés.

Les enseignements tirés

L’un des principaux enseignements tirés de ce projet est qu'il est extrêmement utile de trouver des façons efficaces de communiquer des ensembles de données complexes. L'infographie créée par l'équipe pour illustrer l'analyse des flux de matières a suscité « l'admiration et l'enthousiasme » des parties prenantes pour la clarté avec laquelle elle dépeint le système alimentaire local et les solutions potentielles au gaspillage.

Bien que la production de ce type de graphique nécessite une collecte et une analyse rigoureuses des données ainsi qu'un surcroît d’effort, le résultat final permet aux parties prenantes de comprendre rapidement les renseignements communiqués, d'établir les priorités et de s’atteler à des changements réalisables.

Les prochaines étapes

L’équipe Our Food Future travaille actuellement avec la FCM à la préparation d’une proposition visant à lancer les trois projets pilotes interdépendants définis lors de l'analyse.

  • Étendre la collecte des aliments et des déchets alimentaires dans les secteurs industriel, commercial et institutionnel;
  • Améliorer les plateformes existantes de réorientation des aliments et des déchets alimentaires;
  • Exploiter le potentiel énergétique des déchets alimentaires.

Cela comprend notamment le projet de réorientation des aliments mentionné ci-dessus, ainsi qu'une étude sur la manière de transformer les déchets alimentaires inévitables en électricité par digestion anaérobie, avec une élimination potentielle de 1 800 tonnes d’équivalent CO2 par an. L’équipe est en train de préparer un plan de travail destiné à aider les autres collectivités à effectuer des analyses semblables.

Citation :

« En créant un système alimentaire plus circulaire, nous renforçons notre communauté, garantissons un meilleur accès à une bonne nutrition et agissons pour lutter contre la crise climatique. »

– David Messer, Directeur exécutif, Smart Cities Office, Municipalité de Guelph

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